Les maux sont connus, les solutions aussi. Quid de la volonté des employeurs ?

La FGTB Titres-services a pris connaissance de l’article paru dans la presse relatif au « fléau » (sic) de l’absentéisme dans les sociétés de titres-services. La pénibilité est bien la première cause d’absentéisme dans le secteur. Mais parler de l’absentéisme comme d’un fléau ne fait que stigmatiser les travailleurs sans s’intéresser au fond du problème. En effet, les travailleuses sont soumises à rude épreuve dans leurs tâches quotidiennes. Elles doivent faire toujours plus en moins de temps, mais aussi faire face à la pression des employeurs et des utilisateurs. On oublie également qu’elles travaillent continuellement avec des produits dangereux pour leur santé.  Et ce, pour une bouchée de pain. 

L’étude Idea, effectuée à la demande du Fonds de formation sectoriel, en mai 2018 a permis d’objectiver ce que les travailleuses nous disaient. Les constats concernant l’absentéisme et la mauvaise santé des travailleuses dans les titres-services sont donc bien connus de tous (consulter l’étude). Plus personne ne peut dès lors les ignorer. Selon cette étude indépendante : 

  • Presque 7 travailleurs sur 10 souffrent chaque semaine de douleurs au dos, de douleurs articulaires, musculaires, douleurs dans les cou et dans les épaules. Un travailleur sur quatre souffre d’une de ces douleurs au quotidien. 
  • Un quart des travailleurs souffrent d’irritations de la peau à cause des produits.
  • Près d’un sur quatre déclare également des affections des voies respiratoires. 

Tenir compte des solutions

Nous demandons aux employeurs de tenir compte des solutions suggérées par le rapport d’Idea : 

  • Améliorer l’encadrement des aide-ménagères et des clients par une visite préalable à la première prestation.
  • Une visite médicale annuelle et une formation renforcée.
  • Prévoir des produits sûrs et de l’équipement ergonomique.

Le Fonds de soutenabilité doit être renforcé afin d’améliorer continuellement le bien-être des aides-ménagères. 

Des actes plus que des paroles

Dans cet article, la fédération patronale des titres-services (Federgon), a souligné toutes les difficultés du secteur à « séduire les candidats » et « à trouver des profils jeunes pour effectuer ce travail ». Pour la FGTB Titres-services, cette situation s’explique par les conditions de travail mais aussi par les conditions de rémunération peu attractives dans le secteur. 

Les employeurs font des constats dans la presse mais d’un autre côté freinent toute négociation sectorielle. Parce que la santé n’a pas de prix, les travailleuses du secteur ont besoin d’actes et pas de paroles. La FGTB Titres-services invite donc les employeurs à traduire leurs mots en actes et à venir à la table des négociations avec de vraies propositions afin d’améliorer le bien-être et le pouvoir d’achat des aides-ménagères.