Les inégalités sociales en matière d'espérance de vie et de santé augmentent 

Une enquête vient de démontrer que les inégalités sociales semblent jouer un rôle crucial dans l'accroissement des inégalités en matière d'espérance de vie et de santé dans notre pays. 

Bien que l'espérance de vie et la santé se soient améliorées en Belgique, il existe de grandes disparités entre classes ou groupes sociaux. Les recherches de l’UCL et de la VUB révèlent un écart d'espérance de vie de 6 ans pour les femmes et de 9 ans pour les hommes entre le groupe le plus bas et le groupe le plus élevé de l'échelle sociale.  

Le risque de mortalité chez les hommes au chômage est deux fois plus élevé que chez les hommes qui travaillent (pour les femmes, l’écart est plus petit). Bien que les chômeurs ayant un niveau de formation plus élevé soient mieux lotis que ceux qui sont peu formés, la différence entre ceux qui ont un emploi et ceux qui sont sans emploi mais qui ont le même niveau de formation augmente à mesure que le niveau augmente. 

L'absence d'un contrat standard entraîne généralement un risque plus élevé de mortalité, comme d’un cancer. Par exemple, pour les hommes et les femmes sous contrat intérimaire en 2001, le risque de mortalité était de 57 et 31 % supérieur à celui des travailleurs sous contrat à durée indéterminée. 

Les enquêtes montrent également qu'une " situation de travail précaire " engendre davantage de problèmes de santé. Les travailleurs actifs dans des emplois précaires obtiennent à peine de meilleurs résultats que les chômeurs, et 50 % de moins que les travailleurs qui disposent d’un emploi stable. 

Autre conclusion frappante, le taux de mortalité est 40 % plus élevé chez les jeunes enfants (de 0 à 5 ans) qui grandissent dans des familles monoparentales comparé aux enfants d’un couple.  Chez les personnes âgées (e.a. chez les pensionnés), les causes de décès, comme l’insuffisance cardiaque, sont révélatrices de l’impact négatif des inégalités sociales. 

Pour la Centrale Générale – FGTB, les conclusions sont claires : à l’heure actuelle, les instruments de politique sociale ne répondent aucunement aux besoins des citoyens. Les gouvernements doivent arrêter de se voiler la face au regard de l’augmentation des contrats précaires et des situations familiales atypiques.