Une grande figure de l’association belge des victimes de l’amiante est décédée

Ce dimanche, Eric Jonckheere, président de l’Association belge des Victimes de l’Amiante, est décédé des suites d’un mésothéliome à l’âge de 66 ans. Ce cancer des parois des poumons est la plus grave maladie générée par l’amiante. 

Durant son enfance, il a vécu à deux pas des usines Eternit de Kapelle-op-den-Bos, où il a été très fortement exposé à l’amiante. Son père travaillait chez Eternit et en est mort, trois autres membres de sa famille ont eux aussi perdu la vie à cause de cette maladie.

Dans son communiqué de presse, l’ABEVA explique que : « Pendant quatre ans, Éric a résisté avec un courage et une ténacité admirables à la maladie, tout en assumant, avec une énergie particulièrement positive, ses fonctions et notre combat en faveur des victimes de l’amiante. » Un combat dont il est paradoxalement sorti vainqueur puisqu’il a plusieurs fois réussi à faire reconnaître la responsabilité d’Eternit dans le scandale de l’amiante. 

Durant des années, l’amiante était utilisé dans de nombreux matériaux. Sa dangerosité était bien cachée par Eternit. Bien qu’interdite en Belgique depuis 1998, ce fléau est toujours bien présent dans nos vies. Ses méfaits apparaissent encore à l’heure actuelle chez les personnes qui y ont été exposées jadis. On estime que l’amiante fera encore de nombreuses victimes jusqu’en 2030-2035. 

Un autre point problématique réside dans la décontamination de l’environnement, car l’amiante se trouve toujours dans certains bâtiments et génère du danger.

Nous devons poursuivre les efforts pour protéger les travailleurs exposés à l’amiante lors de travaux sur des produits qui contiennent de l’amiante tel que des toitures, des produits d’isolations, des revêtements de sol … 

Un matériau toujours exploité à l'international

En Belgique et en Europe, les combats menés par les syndicats et les associations de victimes de l’amiante ont permis de mieux protéger les travailleurs contre les dégâts de l’amiante pour leur santé, de mieux les indemniser en cas de maladies.

Rappelons que malgré le très haut taux d’amiante qui a été importé dans notre pays, nous avons été un des derniers pays européens à l’interdire et à en reconnaître l’effet nocif sur la santé.

Aujourd’hui ce combat doit aussi se poursuivre à l’internationale. Nous devons faire pression pour pousser les Etats du monde entier à légiférer de manière drastique et empêcher les industriels de continuer à exploiter ce matériau mortel.

Voir le reportage de la RTBF