Lutte des travailleuses du nettoyage en Grèce, résister pour exister

En septembre 2013 en Grèce, 595 travailleuses du nettoyage du Ministère des Finances étaient brutalement licenciées. Le gouvernement pensait que ces femmes touchant des salaires très bas et peu scolarisées seraient des proies faciles. Or, ce fut tout le contraire. 

C’était en septembre 2013 en Grèce, 595 travailleuses du nettoyage du Ministère des Finances étaient brutalement licenciées. Probablement que le gouvernement de droite pensait que ces femmes touchant des salaires très bas et peu scolarisées seraient des proies faciles. Or, ce fut tout le contraire. A force de courage et de persévérance, elles ont symbolisé la contestation anti-austérité. Et lors de l’accession de Tsipras au gouvernement, l’une de ses premières décisions aura d’ailleurs été de toutes les réengager. Une délégation de ces travailleuses était en visite en Belgique. L’occasion de revenir sur leur combat car leur histoire, c’est notre histoire : résister pour exister.

Du jour au lendemain, ces femmes âgées entre 45 et 57 ans, beaucoup avec plus de 20 ans de service et des salaires entre 400 et 600 euros par mois ont été renvoyées au profit d'entreprises privées de nettoyage qui engagent des travailleurs à 200 euros par mois, soit 2 euros par heure.

Un changement est toujours possible

Au lieu d’accepter cette décision, ces femmes ont décidé de résister. Elles se sont relayées non-stop devant le ministère de l’économie où elles ont planté leurs tentes. Leur combat a touché la population et une immense chaine de solidarité s’est organisée autour d’elles. Une lutte très dure s’est engagée face à un gouvernement de droite qui craignait que ces travailleuses n’inspirent d’autres victimes de la politique d’austérité et ne fassent tache d’huile. Certaines ont même reçu des coups par la police.

Mais elles ont résisté quand même et sans le savoir, elles sont à l’initiative du changement survenu en Grèce. Elles sont la preuve qu’un changement est possible. Qu’il y a moyen de se battre, de se relever et de reprendre des droits volés. Lorsque le gouvernement de gauche de Tspiras a accédé au pouvoir, il les a toutes réintégrées, même si elles n’ont pas de garanties pour le long terme, elles sont néanmoins la preuve que rester dans son coin et se plaindre ne résout rien. Au contraire, c’est en s’alliant et en résistant ensemble que l’on peut obtenir quelque chose.

Un exemple à suivre, ici aussi

En Belgique aussi, avec ce gouvernement de droite, nous devons nous battre pour sauver nos acquis. Et à ceux qui doutent de l’utilité de résister, nous ne pouvons que conseiller de s’inspirer de la lutte des Grecques. Nous ne devons pas penser que nous ne pouvons pas y arriver. Si elles y sont arrivées, nous pouvons nous aussi faire face aux défis qui nous attendent.