Rien à cacher, le syndicalisme est international

Début mai, une délégation de notre centrale s’est rendue à Cuba. Il ne s’agissait pas de vacances, un jour peut-être, mais pour l’heure, il s’agissait d’une visite de travail au syndicat de la construction cubain, le SNTC. 

Début mai, une délégation de la Centrale Générale-FGTB s’est rendue à Cuba. Il ne s’agissait pas de vacances, un jour peut-être, mais pour l’heure, il s’agissait d’une visite de travail au syndicat de la construction cubain, le SNTC. 

Durant notre visite, nous avons appris que les médias s’en étaient fortement pris à nos collègues du syndicat métallo wallon qui étaient eux aussi à Cuba. Il s’agissait clairement d’une opération visant à nuire, tombant comme par hasard aux alentours du 1er mai et après les actions syndicales des derniers mois. Quoi qu’il en soit, nous n’avons rien à cacher: nous avons visité 5 entreprises, nous nous sommes entretenus avec les sections syndicales locales de la Havane et de Cienfuegos et nous avons participé à un séminaire international avec des délégations de 23 pays. Le séminaire portait sur le travail difficile des ouvriers de la construction et l'importance des réseaux syndicaux internationaux. 

Plus de 8.000 formations

Les multinationales et les accords de libre-échange internationaux sur le commerce et les services sont considérés comme normaux par ceux qui nous attaquent. Mais ces mêmes personnes crient au scandale si les syndicats osent eux aussi s’organiser au niveau mondial ou rencontrer d’autres syndicats pour les soutenir, échanger des expériences et combattre ensemble pour le maintien ou l’obtention de travail décent. Or, c’est précisément ce que nous avons fait à Cuba.

Nous avons fait une évaluation de notre programme actuel de collaboration qui, en l’espace de trois ans, a permis au SNTC de dispenser des formations à 1750 militants et 6400 ouvriers. Des formations qui portent sur la nouvelle législation sur le travail, la santé et la sécurité ou encore le paiement des salaires.

C’est tout naturellement que nous nous intéressons de près à l’évolution politique et économique. Comment le syndicat se positionne-t-il au sein d’une économie en profonde mutation ? Quels sont les défis pour les nouveaux travailleurs indépendants? Quelle influence l’ouverture avec les Etats-Unis va-t-elle produire ? Des débats riches et intenses, dans un esprit d ’ouverture. Des événements historiques ont eu lieu au cours des derniers mois. Les cinq cubains ont été libérés. Et les Etats-Unis ont été contraints d’admettre que leur politique menée envers Cuba au cours des 50 dernières années est un échec.

Développement économique

Peut-on pour autant dire que tout est rose à Cuba? Non, l’économie reste à la traine, de nombreux produits sont toujours en pénurie et le moins que l’on puisse dire, c’est que la vie dans ce pays en voie de développement est tout sauf facile. Cuba introduit des mesures indispensables pour adapter son économie. Pour l’heure, ces mesures connaissent un succès mitigé. L’objectif à long terme est d’arriver à redistribuer les richesses, pas la pauvreté.

Nos camarades syndicalistes cubains nous ont demandé de poursuivre cette solidarité internationale et de les soutenir dans leur lutte contre le blocus américain. Nous sommes curieux de voir si les médias relaieront aussi cette information.