Forum Social Mondial en Tunisie - Un autre monde est nécessaire

La solidarité internationale, la protection sociale dans le monde, une fiscalité juste, l’impact des accords sur le libre-échange et TTIP, les droits des femmes, de l’Homme ou encore la Palestine. Voici un aperçu des thèmes abordés par le Forum Social Mondial (FSM). L’événement, qui a lieu tous les deux ans, est un moment de rencontres et d’échanges qui permet notamment de formuler des propositions, de partager des expériences et des idées. Le forum rassemble les mouvements sociaux, les coopératives, les syndicats, les réseaux et les organisations non gouvernementales, les ONG. 

En chiffres, cela représente plus de 400 organisations participantes, 1100 ateliers répartis sur 4 jours, 2 manifestations, 70.000 participants, une délégation FGTB ,4 représentants de la Centrale Générale-FGTB mais aussi nos partenaires de nos projets du Rwanda et d’Afrique du Sud. 

L’objectif de notre délégation était de participer aux débats, de construire des réseaux et de discuter sur la nécessité d’une société plus juste. L’objectif était aussi de nouer des contacts avec le syndicat tunisien UGTT.

Cette rencontre internationale a débuté par une marche contre la terreur qui s’est terminée au musée Bardo où 23 personnes ont perdu la vie la semaine juste avant, victimes d’une attaque.

Il est bien évidemment impossible de résumer ici toutes les discussions auxquelles nous avons pris part, mais voici en quelques points ce que nous retiendrons.

Campagne pour les droits des Palestiniens

La Centrale Générale-FGTB est un membre actif de la campagne Made in Illegality qui se bat pour l’arrêt des relations économiques entre les colonies illégales israéliennes et l’interdiction de vendre sur le marché européen des produits issus de ces colonies. Cette campagne avait été lancée au FSM avec comme objectif la lancer dans un maximum de pays de l’Union Européenne.

Koen Vanbrabandt du Service International de notre centrale explique: “Les Palestiniens qui travaillent dans les zones industrielles des colonies sont exploités. Ils n’ont pour ainsi dire aucun droit. 77% des travailleurs n’ont que des contrats journaliers et sont victimes de l’arbitraire. Bien souvent, ils ne reçoivent que la moitié du salaire minimum prévu. »

Protection sociale en danger

La protection sociale dans le monde a été l’un des éléments centraux de ce FSM. L’accès à la sécurité sociale, la garantie de revenus, un revenu décent, une pension digne. Il est essentiel que chacun y contribue selon ses moyens. Mais il est évident que la protection sociale est mise sous pression à cause de la globalisation et des accords internationaux de libre-échange. Nos propres gouvernements jouent aussi un jeu très néfaste.
Les accords internationaux tels que TTIP ou TISA constituent de véritables menaces. Derrière la belle propagande se cache une vérité peu reluisante: des aliments de plus en plus manipulés, de moins en moins de droits pour les travailleurs et des salaires toujours plus bas et encore plus d’exploitation des richesses naturelles et la commercialisation des services publics comme les soins de santé.

Se battre pour du travail décent

Lors de ce forum, une délégation a également visité un atelier de confection à Tunis. Kevin Peeters, secrétaire syndical à la Centrale Générale de Charleroi s’est montré très clair après la visite: « la lutte pour un travail décent doit être menée à travers le monde. Les salaires ne constituent qu’une toute petite partie du coût total d’un t-shirt. Nous nous battons aussi pour que les travailleuses tunisiennes du textile reçoivent un salaire décent ».

Construire un contre-pouvoir

Le FSM est d’une importance essentielle pour les forces progressistes, partout dans le monde. C’est de cette manière que nous construisons un contre-pouvoir, et nous devons y être. Comme le dit Robert Vertenueil, secrétaire fédéral de la Centrale Générale-FGTB: « On est là pour soutenir les acteurs de la démocratie en Tunisie. En plus, la remise en cause du système capitaliste est une affaire mondiale et nous y participons avec les camarades du monde entier. Le FMS nous donne une dose de volonté de se mobiliser. »

Eric Nemes de notre service international résume très bien la situation: « aujourd’hui le monde est dirigé par une poignée de riches qui se réunissent à Davos et s’entourent d’une oligarchie de technocrates, de financiers, de militaires, de juristes. Mais le Forum Social Mondial permet aux peuples de la planète de se rencontrer et de construire les convergences nécessaires à l’établissement de contre-pouvoirs démocratiques.