Sans concertation sociale, pas de paix sociale

Nous exigeons le retour d’une véritable concertation sociale entre patrons et syndicats. C’est la seule manière de trouver des solutions acceptables pour tous. Ce message, nous le martelons depuis plusieurs mois déjà et le 7 octobre dernier, lors de la journée d’actions organisée par la FGTB, la Centrale Générale – FGTB est allée le répéter de vive voix à deux organes importants de la concertation sociale, à savoir les patrons de la Confédération de la Construction et à ceux de la Fédération des Entreprises de Belgique - la FEB.

La situation que nous connaissons actuellement est digne d’un très mauvais vaudeville, avec dans les rôles principaux le mari, la femme et l’amant. Chassez l’intrus.

Les patrons nous trompent

La base même de la concertation sociale réside dans la confiance que les interlocuteurs sociaux ont l’un envers l’autre. Si cette confiance est rompue, plus rien ne va. Or aujourd’hui, nous constatons que des décisions importantes sur les conditions de travail et de salaires des travailleurs se prennent sans les syndicats. Les patrons nous trompent avec le gouvernement. Ce n’est pas acceptable et nous refusons ce jeu de dupes. C’est le message que nous avons voulu faire passer lors de notre rencontre à la Confédération de la Construction et à la FEB. Nous y avons vu les véritables interlocuteurs et nous leur avons expliqué notre vision de la concertation sociale, son importance et nous leur avons rappelé les enjeux.

L’heure est grave

Pour Werner Van Heetvelde, président de notre centrale, le constat est clair : « Ils nous ont écouté, ils ont prétendu comprendre notre point de vue, mais ils sont loin de le partage. Lors de cette rencontre, nous avons été directs. Sans véritable concertation sociale, c’est la paix sociale qui est en danger. La situation que nous connaissons actuellement est inacceptable et nous ne pourrons pas retenir nos troupes indéfiniment. »

Pour Robert Vertenueil, secrétaire général, l’heure est grave : «Les négociations pour l’accord interprofessionnel, le fameux AIP, doivent commencer très prochainement. C’est un levier essentiel qui permet une véritable solidarité entre tous, forts et moins forts. C’est aussi un gage de paix sociale. Or, avec des patrons qui ont une ligne directe avec le gouvernement, comment voulez-vous qu’on arrive à négocier quoi que ce soit ?»

Le constat est sans appel : sans une prise de conscience des patrons, la situation ne pourra que se dégrader davantage et la paix sociale sera sérieusement en danger. Oui, nous en sommes là, comme en témoignent les nombreuses actions organisées par nos centrales régionales lors de l’action du 7 octobre dernier.