Charge physique dans les titres-services: Le travail faisable, c’est du gagnant-gagnant !

Différentes études ont démontré que le travail physiquement usant pèse lourd sur la santé des travailleurs. Nous avons réfléchi à des solutions en compagnie d’experts.

Le 21 septembre, la Centrale Générale – FGTB organisait une journée d’étude destinée aux délégués des titres-services. Différentes études ont démontré que le travail physiquement usant pèse lourd sur la santé des travailleurs. Nous avons réfléchi à des solutions en compagnie d’experts.

Le nettoyage est un travail physiquement lourd. Et cela coûte très cher aux nettoyeuses. Il ressort d’une étude récente menée par la Centrale Générale – FGTB que 9 travailleuses sur 10 souffrent de douleurs physiques occasionnées par leur travail et que 8 travailleuses sur 10 souffrent de problèmes de santé mentale. D’autre part, une étude menée par la doctorante Laura Van Den Borre a montré que les travailleurs du nettoyage présentent un risque accru de décès à cause de l’utilisation de produits nocifs.

Caroline Vanautgaerden, déléguée dans une entreprise de titres-services, a participé à cette journée d’étude : “Les discussions ont mis en évidence le fait que nous souffrons pour ainsi dire toutes des mêmes maux : tendinites, douleurs au bras, au dos, au poignet,… D’où l’importance d’améliorer notre manière de travailler, de rendre notre travail faisable.”

Les employeurs doivent prendre leurs responsabilités

Caroline se réjouit d’avoir assisté à cette journée d’étude : « L’ergonome nous a sensibilisée via des mises en situation. Il nous a donné des conseils concernant les postures à adopter pour effectuer notre travail. Il nous a également encouragées à nous étirer à la fin des prestations chez le client. Des gestes simples, rapides, mais qui peuvent nous préserver de certaines douleurs. »

Pour notre syndicat, rendre le travail faisable pour tous les travailleurs est essentiel. L’organisation de cette journée d’étude visait à mettre en relation les acteurs de terrain et différents experts pour chercher les causes des différents problèmes et des solutions. Il ressort que pour améliorer les conditions de travail des nettoyeuses, il est nécessaire d’accentuer les efforts en matière de formation. Comment soulever les charges ? Comment essorer un torchon ? Quels produits faut-il éviter ? Une formation pour « oser dire non » doit également être mise en place. Ceci afin de renforcer les discussions avec les clients.

Mais les employeurs doivent également prendre leurs responsabilités. C’est avant tout à eux d’avoir des discussions constructives avec leurs clients. De sorte que ces derniers mettent à disposition du matériel de travail ergonomique et des produits sans danger. Les employeurs peuvent également engager des coaches pour assister et guider les travailleurs.

Les délégués jouent un rôle essentiel

Mais c’est maintenant que le plus gros travail doit être effectué via la mise en œuvre de ces solutions au sein de l’entreprise. Pour ce faire, nos déléguées ont un rôle essentiel à jouer. Elles doivent rapidement entamer un dialogue avec leur employeur afin d’améliorer les conditions de travail de chacun.

Caroline est déjà à pied d’œuvre dans son entreprise. « Suite à cette journée d’étude, nous avons directement inscrit le point ergonomie à l’ordre du jour de la réunion du CPPT. Et notre appel a directement fait mouche auprès de notre direction. La formation a d’ailleurs déjà débuté. Notre employeur a tout de suite pris conscience du fait que le travail faisable, on a tous à y gagner. »