Deux ans de Fonds démographie : une balance positive

Après 2 ans d'existence, le fonds démographie bénéficie à 45.000 travailleurs du secteur de la chimie. Dans le même temps, le gouvernement continue de prendre des mesures opposées.

Les interlocuteurs sociaux se sont récemment réunis à Bruxelles lors d’un colloque afin de tirer le bilan de deux années de fonds démographie. 45.000 travailleurs du secteur de la chimie peuvent ainsi bénéficier de mesures conclues via des plans démographie permettant de rendre leur travail plus soutenable. Mais entre-temps, le gouvernement continue de prendre des mesures qui sont diamétralement opposées.

Voici deux ans, le fonds démographie de la chimie faisait son apparition. Grâce à lui, tant dans les grandes que dans les petites entreprises, l’employeur et les travailleurs peuvent travailler ensemble à la mise en place de projets concrets visant à rendre le travail plus soutenable. Le fonds apporte un soutien financier. Nous avons discuté des résultats et des défis du fonds avec Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la Centrale Générale – FGTB qui vient reprendre le flambeau du secteur de la chimie.

Quel bilan tire le syndicat de ces deux années de fonds démographie ?

Andrea Della Vecchia: Extrêmement positif. Notre centrale, notamment sous l’impulsion de de l’ancien secrétaire fédéral Herman Baele, a été un des moteurs du fonds démographie. Et le résultat prouve que nous avons pris la bonne décision.

45.000 travailleurs peuvent ainsi bénéficier de mesures reprises dans les plans démographies, ce qui représente la moitié de tous les travailleurs du secteur de la chimie. Mais ce qui est tout aussi important, c’est que ce fonds permet de mettre en place une concertation sur le bien-être au travail, ce qui est unique.

Il en résulte des mesures très concrètes pour les ouvriers, les employés et les cadres : une véritable réduction du temps de travail, la possibilité pour les travailleurs en équipes et de nuit de passer à un travail de jour sans perte de salaire,…

Mais d’un autre côté le gouvernement continue de prendre des mesures diamétralement opposées, comme par exemple le relèvement de l’âge de la pension et de la pension anticipée…

Andrea Della Vecchia: C’est juste. Avec le fonds, nous allons dans une direction et le gouvernement dans une autre.

Investir dans des emplois de qualité est beaucoup plus efficace pour améliorer la productivité d’une entreprise. Et malgré tout, le gouvernement continue à encourager le travail de nuit, alors que tout le monde sait qu’il a des conséquences néfastes pour le bien-être. La seule manière d’arriver à de bonnes solutions, c’est la concertation. Mais le gouvernement continue de prendre des décisions seul, comme par exemple l’augmentation de l’âge de la pension.

Durant le colloque, la Centrale Générale – FGTB a adressé un message très clair au gouvernement.

Andrea Della Vecchia: En effet. Notre message est que la concertation sociale reste la meilleure solution. Nous sommes les spécialistes, nos travailleurs savent mieux que quiconque de quoi on parle et où se trouvent les solutions.

Relever l’âge de la pension n’est également pas tenable. De nombreux employeurs sont eux aussi d’accord sur le fait qu’il ne sera pas évident de travailler jusqu’à 67 ans. Travailler plus longtemps est en contradiction totale avec la réalité quotidienne vécue sur le terrain par les travailleurs et les employeurs.

Quels sont les autres défis du fonds démographie?

Andrea Della Vecchia: La plupart des travailleurs du secteur de la chimie travaille dans des PME où il est encore très difficile de conclure des plans démographie. Cela s’explique bien évidemment par le manque de démocratie: dans de nombreuses petites entreprises, il n’y a pas de représentation syndicale. Raison pour laquelle nous plaidons aussi pour un abaissement des seuils pour la création d’un CPPT et d’un Conseil d’Entreprise.