H&M continue l’hypocrisie

Une nouvelle enquête révèle que malgré ses promesses, l’enseigne continue de profiter pleinement de l’exploitation des travailleurs de ses fournisseurs.

Exiger que H&M garantisse réellement le paiement d’un salaire vital aux travailleurs qui fabriquent leurs vêtements. C’est l’objectif de la campagne « Turn around H&M » lancée par achACT et Clean Clothes Campaign. Une nouvelle enquête révèle que malgré ses promesses, l’enseigne continue de profiter pleinement de l’exploitation des travailleurs de ses fournisseurs. Il est grand temps qu’elle joigne la parole aux actes.

La Bulgarie est membre de l’Union européenne. Sofia, sa capitale, n’est qu’à 2000 km de Bruxelles. Pourtant, les travailleurs du textile qui fournissent les vêtements pour H&M ne disposent pas d’un salaire vital, loin de là. C’est ce que révèle une nouvelle enquête menée par la plateforme achACT (Actions Consommateurs Travailleurs) dont est membre notre centrale. L’enquête révèle notamment que les travailleurs des fournisseurs bulgares de H&M gagnent moins de 10% du minimum nécessaire pour mener une vie décente avec leur famille. Une situation d’autant plus inacceptable que l’enseigne s’était engagée en 2013 à payer un salaire vital aux travailleurs de ses fournisseurs stratégiques pour fin 2018. L’échéance approche et pour l’heure, on est très loin du compte.

Les travailleuses s’évanouissent au travail

achACT l’a déjà démontré à maintes reprises, les salaires des couturiers ne représentent qu’une infime partie du prix de vente des vêtements que l’on retrouve dans les rayons des grandes marques. Les marges contractées par ces grandes marques sur le dos des travailleurs relèvent de l’exploitation. La nouvelle enquête de la plateforme menée auprès des fournisseurs stratégiques de H&M en Bulgarie, en Turquie, au Cambodge et en Inde est édifiante.

« Vous entrez dans l’usine à 8h, mais vous ne savez pas quand vous en sortirez. Nous rentrons parfois à la maison à 4h du matin ». Ce sont les mots d’une travailleuse de l’usine Koush Moda, un fournisseur stratégique de H&M en Bulgarie. Ces travailleuses sont obligées de prester des heures supplémentaires pour gagner le salaire minimum légal dans le pays. Aux dépens de leur santé. Ainsi, au Cambodge et en Inde, il est fréquent de voir s’évanouir des travailleuses à cause du train de vie qu’on leur impose.

H&M bénéficie de la situation

Mais l’enseigne ferme les yeux sur cette situation. La priorité, c’est le profit. En 2017, H&M a généré 1,6 milliards de bénéfice. Au regard de ce chiffre, il est clair que garantir le paiement de salaires vitaux aux travailleurs de ses fournisseurs est possible. C’était d’ailleurs l’engagement de H&M voici 5 ans. Mais en cours de route, ils se sont égarés, au point d’aboutir dans une impasse. Bettina Musiolek, coordinateur de la recherche pour la Clean Clothes Campaign, se doutait que cette promesse ne serait pas tenue : « Mais nous ne nous attendions pas à découvrir de si bas salaires et de si mauvaises conditions de travail. Via notre campagne, nous appelons H&M à agir immédiatement pour mettre un terme à cette situation. » relate-t-il.

Plus de 130.000 personnes ont déjà rejoint la campagne appelant H&M à reprendre l’itinéraire qu’il avait tracé en 2013 et ainsi respecter sa promesse de payer un salaire vital aux travailleurs. Nous vous invitons à rejoindre cette campagne sur achact.be et signez la pétition sur wemove.eu.