12 ans de combat pour faire reconnaître leur « cancer professionnel »

Quatre travailleurs ont travaillé dans la même entreprise, sur le même poste de travail, et ont tous été exposés à de grandes quantités de solvants, dont principalement du benzène. Ces quatre travailleurs ont contracté un cancer de la moelle osseuse et du sang. La corrélation entre leur poste de travail et la maladie peut sembler évidente. Pas pour Fedris qui n'entendait pas reconnaître leur maladie comme maladie professionnelle.

Quatre. Ils sont quatre à avoir travaillé dans la même entreprise, sur le même poste de travail, à avoir été exposés à de grandes quantités de solvants, dont principalement du benzène. Ces quatre travailleurs ont contracté un cancer de la moelle osseuse et du sang. La corrélation entre leur poste de travail et la maladie peut sembler évidente. Pas pour Fedris, l'Agence fédérale des risques professionnels, qui ne l’entendait pas de cette oreille. Il aura fallu 12 ans de combat pour que leur maladie professionnelle soit reconnue. Entre-temps, deux de ces camarades ont perdu la vie. 

Fedris a fait valoir la notion de « cause prépondérante » pour refuser de reconnaître la maladie de ces travailleurs comme maladie professionnelle. « Pour reconnaître une maladie comme maladie professionnelle, il faut démontrer que le risque professionnel a une influence nocive pour la santé, que cette influence soit plus grande que celle subie par la population en général et donc reconnue comme cause prépondérante de la maladie. Des expertises avaient jadis conclu qu’il n’y avait pas de lien évident entre l’exposition au benzène et la maladie » indique Philippe Vigneron, expert bien-être de la Centrale Générale - FGTB. 

Emplois insalubres mieux protégés

Mais les travailleurs n’en resteront pas là. Suite à une requête déposée devant le tribunal du travail, le lien entre les pathologies concernées et l’exposition au benzène est établi par un collège d’experts. 

Fedris maintient sa position mais une requête déposée devant la Cour du travail entraînera la mise en place d’une nouvelle expertise pour déterminer si les pathologies concernées peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.  La méthodologie développée par la Cour du travail permettra un dénouement positif de cette affaire le 05/11/2018. 

Après 12 ans de combat, les travailleurs ont donc obtenu gain de cause. La Cour a conclu que l’exposition au risque doit être prouvé aussi minime soit-il et que l’exercice de la profession ne doit pas être la cause exclusive.

Notre centrale se réjouit de cet arrêt qui permettra de mieux protéger ceux qui sont actifs dans des emplois insalubres.