Numérisation : Les entreprises veulent du profit, mais sans investir

La numérisation est un défi majeur dans les secteurs chimiques et pharmaceutiques. La concertation sociale est essentielle pour faire face à ces changements et protéger les travailleurs.  C’est pourquoi nos délégués ont pris part au Forum de dialogue mondial de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la numérisation dans les industries chimiques et pharmaceutiques.

Quel est l’objectif de ce forum? 

Le forum est une concertation entre des représentants des travailleurs, des gouvernements et des employeurs. Les partenaires recherchent des thèmes sur lesquels ils peuvent aboutir à un consensus. Le secteur de la chimie étant un des plus gros secteurs de la Centrale Générale – FGTB, nous avons donc tenté, avec le syndicat international IndustriALL, de peser sur les débats. 

Pourquoi sur la numérisation ?

Les entreprises veulent parfois réduire leurs coûts en ayant recours à la numérisation. Nous craignons que cette option conduise à un nivellement vers le bas : pertes d’emploi, plus de travail précaire, hausse de la flexibilité… Bien souvent, ce sont les personnes les moins qualifiées qui en subiront les conséquences les plus lourdes et qui auront le plus de risque de perdre leur emploi. Cependant, la numérisation peut aussi être bénéfique pour tous. A condition qu’elle s’accompagne de meilleures conditions de travail, de plus de temps libre, plus de formation et de sécurité sociale. Une bonne concertation sociale est la clé pour y parvenir.

Que demandent les syndicats? 

Le syndicat international IndustriALL veut utiliser la concertation sociale pour orienter la numérisation dans la bonne direction et dès lors limiter au maximum les pertes d’emploi garantir des emplois décents et se focaliser sur la santé et la sécurité des travailleurs. Le grand défi sera également d’assurer une bonne formation, de sorte que les travailleurs soient prêts à s’adapter à l’évolution de la technologie. Aussi bien pour les travailleurs expérimentés que pour les futurs jeunes travailleurs. 

Que disent les employeurs? 

Les syndicats se sont montrés déçus de l’arrogance manifestée par les employeurs durant le forum. La numérisation permettra aux entreprises d’engendrer plus de bénéfices. Mais ils refusent de les investir dans la formation et l’accompagnement des travailleurs. Les employeurs estiment que c’est la responsabilité des gouvernements.  De plus, ils estiment que les travailleurs doivent organiser eux-mêmes leur formation. 

Et maintenant? 

“Nous ne pouvons pas tolérer que les bénéfices de la numérisation aillent dans la poche des entreprises et que les travailleurs en paient le prix.” conclue Kemal Özkan d’IndustriALL après le forum. ‘Les syndicats continueront de lutter pour une transition sociale qui profite à tous et pour une meilleure protection des travailleurs.” 

Que faire dans mon entreprise ?

Les organes de concertation présents dans l’entreprise tels que le Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT), le Conseil d’entreprise (CE) et la Délégation syndicale doivent être préalablement informés par la direction de ses intentions de recourir aux nouvelles technologies. Cette concertation doit avoir lieu avant toute prise de décision. N’hésitez pas à en parler à votre délégué ou à votre permanent.

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