LafargeHolcim ne peut pas être au-dessus des lois

Du respect pour les travailleurs du monde entier. Tel était l’appel lancé par nos militants aux actionnaires de LafargeHolcim réunis à Düdendorf (Suisse) pour leur assemblée générale annuelle le 15 mai dernier. Depuis trop longtemps, la multinationale du ciment ignore les législations et directives en matière de concertation, de santé et de sécurité des travailleurs. Pour les travailleurs, il était nécessaire d’informer les actionnaires de ces abus. Leur appel a fait mouche.

A l’occasion du Conseil d’Administration de LafargeHolcim, des représentants de la Centrale Générale - FGTB et d’IndustriALL Global Union ont distribué des tracts auprès des actionnaires de la multinationale du ciment pour les informer du manque de respect de l’entreprise vis-à-vis de ses travailleurs à travers le monde. Non-respect de la consultation au sein des Comité d’Entreprise Européen, concertation sociale bafouée, réduction des coûts via la mise en place d’un plan social ou la cession d’actifs, comportements abusifs de certains managers… Les travailleurs en ont marre. 

Un ras-le-bol que n’a pas manqué de renouveler Christelle Pilette, déléguée employée de notre centrale, lors de son intervention devant l’ensemble des actionnaires de la multinationale. 

" Nous voulons que LafargeHolcim respecte les directives européennes sur l’information et la consultation par rapport au CoEE et à ses salariés avant de prendre des décisions qui ont des conséquences sur les hommes et les femmes qui travaillent pour eux. Des mesures drastiques doivent être prises contre le harcèlement au travail et en faveur de l’égalité des genres."

Sous-traitant n’est pas sous-travailleur 

L’action des militants de notre centrale a fait mouche : un actionnaire a pris la parole lors du CA et s’est dit choqué des agissements du groupe. Il a également mis le doigt sur le fait que les accidents concernent principalement les sous-traitants l'a également interpellé. Il s'est adressé aux membres du Conseil d'Administration leur demandant s'ils considéraient ces travailleurs comme des travailleurs de "seconde catégorie". 

Lors de l’assemblée, les militants ont tenté d’ouvrir les yeux des actionnaires de LafargeHolcim sur leur quotidien en tant que travailleur. Reste à voir si la prise de conscience prendra le pas sur l’attrait pour les dividendes. La multinationale du ciment doit urgemment remettre en question sa politique et faire preuve de respect envers ses travailleurs et la concertation sociale. Militants et syndicats ne resteront pas sans broncher face à cette situation.