La solidarité entre ouvriers et employés sauve des emplois

Une action de grève dans l’entreprise chimique Sumitomo de Genk a permis d’annuler 11 licenciements collectifs. L’action de solidarité entre ouvriers et employés a fait comprendre à la direction qu’elle commettait une grave erreur.

Les syndicats et les travailleurs de Sumitomo Bakelite Europe, une entreprise spécialisée dans la production de résines phénoliques et de polyester à Genk, ont été choqués d’apprendre la nouvelle : 11 travailleurs licenciés sans la moindre concertation dans le cadre d’un licenciement collectif pour raisons économiques. La direction voulait ainsi répondre à la demande d’économies souhaitée par les propriétaires japonais de l’entreprise, mais dans le dos des travailleurs et des syndicats. 

En réaction à cette décision radicale, les ouvriers et les employés de l’entreprise ont décidé de se mettre en grève deux jours. En effet, ce licenciement collectif avait été décidé sans la moindre concertation, en violant la convention collective de travail 2019-2020 dont l’encre n’était pas encore sèche. Qui plus est, il impliquait le licenciement de trois délégués. Inacceptable. 

La direction bafoue la CCT

Pourtant, en décembre dernier, direction et syndicats avaient conclu une convention collective de travail qui assurait, entre autres, la sécurité de l’emploi des quelque 140 travailleurs de l’entreprise. « La direction fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter des licenciements pour raisons économiques pendant la durée de la présente CCT », indique-t-elle. « En cas de difficultés, la concertation avec les partenaires sociaux aura lieu en premier lieu (ex : la proposition et le développement de diverses mesures de redistribution du travail, recours au RCC, systèmes de crédit-temps ou encore introduction du chômage partiel). Si ce n’est pas suffisant, un plan social pourra être discuté. »

La direction au Japon ne l’entendait vraisemblablement pas de cette oreille et exigeait des économies. Syndicats et travailleurs ont rappelé à la direction genkoise ses engagements et n’ont pas accepté que la CCT ne soit qu’un vulgaire bout de papier. La grève a convaincu la direction qui s’est présentée à la table de négociation. 

La solidarité pousse la direction à changer d’avis

La solidarité des travailleurs a été un facteur décisif pour faire annuler les licenciements, et ce malgré les tentatives d’intimidation. Les travailleurs ont repris le travail mardi après-midi, y compris ceux qui avaient été licenciés. Les syndicats et les travailleurs ont ensuite pu se mettre autour de la table pour discuter d’un plan social en bonne et due forme.