Une décision incompréhensible au regard de la santé publique ! 

Le Conseil de sécurité vient de décider de nouvelles "grandes mesures" pour protéger la santé de tous les citoyens en Belgique. Jusqu’au 5 avril, seuls les déplacements essentiels sont encore autorisés. Les magasins non essentiels sont fermés et les rassemblements sont interdits. Des mesures fortes et responsables, mais l’incompréhension la plus totale subsiste en ce qui concerne les salons de coiffure qui doivent rester ouverts. 

Le représentant du secteur, Coiffure.org ainsi que les organisations syndicales regrettent la décision du gouvernement de ne pas rendre obligatoire (sous réserve d'une indemnisation) la fermeture des salons de coiffure en Belgique. Lors de la conférence de presse d’hier soir, le Conseil de sécurité a annoncé que des mesures plus strictes seraient prises pour la population belge dans la lutte contre le coronavirus. L'une de ces mesures est le confinement, sauf s'il s'agit d'un déplacement inévitable, et une visite chez le coiffeur est considérée à cet égard comme un déplacement inévitable vu que le secteur n’est pas visé par cette interdiction. En tant que fédération nationale des coiffeurs et organisations syndicales, nous ne comprenons pas du tout. 

Et ce alors que quelques heures auparavant, la ministre Maggie De Block (Open VLD) parlait de la nécessité pour notre santé de prendre des mesures encore plus strictes, que le moment est crucial pour la santé publique, qu’il est important de garder une distance sociale : tenir au moins un mètre et demi de distance entre nous, avoir 10 mètres carrés d'espace par personne dans les magasins. 

Dans notre profession, nous ne pouvons pas garder de telles distances et il est donc inquiétant que le gouvernement ne s'en rende toujours pas compte. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que les clients ne voient pas la gravité de la situation. Nous recevons beaucoup de réactions de coiffeurs qui subissent de fortes pressions de la part de leurs clients. Les gens ne veulent pas annuler leurs rendez-vous, ils s'attendent toujours à pouvoir venir comme prévu et, en raison des mesures prises par le gouvernement, ils s’attendent à ce que leur coiffeur fournisse toujours le même service qu'auparavant. 

D'un point de vue psychologique, cette mesure est particulièrement difficile pour les coiffeurs car ils doivent choisir, pour ainsi dire, entre la peste ou le choléra, fermer sans compensation ou rester ouvert avec des risques élevés pour la santé de leurs clients, de leurs travailleurs et la leur. Cette décision gouvernementale est totalement contradictoire et nous continuerons de la dénoncer avec force, jour après jour. La santé des acteurs du secteur de la coiffure est prioritaire.  

Le secteur prendra également toutes les mesures possibles de nature à diminuer l’impact sur le revenu des travailleurs pendant les périodes de chômage temporaire.  

Nous augmentons donc la pression avec nos partenaires Unizo, UCM, FGTB Coiffure, CSC et CGSLB pour convaincre le gouvernement que cette situation n'est pas tenable.