Bandag Lanklaar : Actions contre les licenciements, les pertes salariales et le travail infaisable

Dans l’entreprise Bandag à Lanklaar (propriété de Bridgestone), les travailleurs mènent des grèves de zèle cette semaine. L’entreprise a déjà annoncé une restructuration en mars. Cette semaine, un plan de transformation a enfin été mis sur la table, mais il est totalement inacceptable, déclare Dieter Vandamme, délégué de la FGTB Chimie. 

Comment se fait-il que l’entreprise soit en difficulté ?

À cause de la concurrence avec la Chine. Sur le marché chinois, de nouveaux pneus sont fabriqués pour quasi le même prix que les nouveaux profils que nous fabriquons, et ils doivent encore être posés. Les pneus chinois ne sont donc pas de la même qualité, mais, à l’heure actuelle, les gens regardent principalement leur portefeuille. Il est pourtant important de garder une production à proximité, notre processus de travail est d’ailleurs bien meilleur pour l’environnement. Nous avons déjà essayé de mettre l’accent là-dessus dans le passé et avons cherché du soutien auprès du gouvernement, mais sans succès.

Vous avez aussi assisté aux négociations, mais les propositions sur la table sont très décevantes, n’est-ce pas ?

Maintenant que nous avons vu les plans concrets, il est clair pour nous qu’il s’agit d’un scénario d’extinction. Car, en plus des 33 licenciements annoncés, toutes les personnes partant en pension maintenant ou l’année prochaine ne seront pas remplacées. Cela signifie donc qu’à terme, il ne restera plus qu’environ 80 travailleurs. Et cette situation sera réévaluée tous les 6 mois.

Les travailleurs pouvaient partir volontairement avec une prime de licenciement, mais ils reviennent là-dessus dans ce plan. En outre, ils semblent vouloir désigner seuls les personnes à licencier (24 ouvriers, 9 employés). On ne parle donc plus d’un licenciement volontaire.

Il n’y aura donc plus de travail faisable pour les travailleurs restant dans l’entreprise ?

Nous allons nous retrouver dans une situation intenable au niveau de la santé et de l’ergonomie : 1 personne devra faire le travail pour 2. Les personnes qui restent seront simplement exploitées, et elles ne savent même pas combien de temps elles pourront rester.

De surcroît, on rogne sur tous les avantages extralégaux, il n’y aura pas de négociations sectorielles les 6 prochaines années, et donc aucune possibilité d’augmentation salariale. Les travailleurs devraient passer en poste de jour et perdraient donc aussi leur indemnité de shift. Nous avions pourtant clairement dit que les pertes salariales étaient inenvisageables.

Que va-t-il se passer dans les prochains jours ?

Aujourd’hui, la direction donne une session d’informations aux travailleurs. Nous allons évidemment y assister et ensuite parler avec les gens et répondre à toutes leurs questions. Nous allons voir quelles sont les réactions, mais l’inquiétude est grande et les esprits s’échauffent. Il n’est donc pas exclu que les actions se renforcent dans les prochains jours ou les prochaines semaines.