La Centrale Générale - FGTB et la FGTB Métal ont, en collaboration avec le centre de recherche HIVA, mené une enquête dont les résultats démontrent clairement les effets néfastes des régimes de travail atypiques. Parce que travailler 24/7, ou être disponible à toute heure de la semaine n’est pas sans conséquences que ce soit sur la santé, le bien-être ou la vie sociale et familiale des travailleurs concernés.

Depuis 2021, le 24 juillet a été proclamé : « journée des travailleurs en équipes ». Cette date symbolique permet de remercier 
les travailleurs en équipes sans qui de nombreuses entreprises devraient mettre leur production à l’arrêt les nuits et les week-ends. Ils y sont jour et nuit, 24h sur 24 et 7j sur 7 ou … 24/7. Mais ce 24/7 met aussi le doigt sur la nocivité des horaires de travail atypiques.

Effet sur la santé

L’enquête menée par HIVA, l’Institut de recherche sur le travail et la société de la KU Leuven, a permis d’en savoir davantage sur l’impact du travail atypique sur la santé des travailleurs. En marge de cette enquête, les 4.619 répondants avaient également la possibilité de partager leur expérience et d’alimenter encore davantage nos données. Notre enquête a permis de dresser les constats suivants : 

Sommeil :

•    67 % des répondants estiment que leur rythme de sommeil n’est pas bon ;
•    65 % affirment que leur rythme de sommeil a un impact négatif sur leur vie sociale et familiale ;
•    69 % affirment que le travail a un impact négatif sur leur rythme de sommeil.

Physique :

•    47 % des répondants affirment effectuer un travail lourd ou très lourd d’un point de vue physique ;
•    16 % affirment avoir une charge de travail légère ou très légère d’un point de vue physique.

Mental & social :

•    66 % des répondants affirment que leur travail est lourd ou très lourd d’un point de vue mental ;
•    27 % estiment que leur vie est équilibrée ;
•    39 % affirment que les problèmes mentaux ou sociaux ont un impact négatif sur leur travail ;
•    50 % affirment que le travail a un impact négatif sur leur bien-être mental et social.

Un rythme difficilement soutenable

Jusque quand peut-on tenir le rythme d’un travail atypique ? 51 % des membres de la FGTB interrogés estiment qu’ils ne seront plus capables d’effectuer leur travail après 60 ans et seuls 10 % pensent pouvoir tenir jusqu’à 65 ans. Les chiffres confirment cette tendance :

•    45 %  estiment que le temps file souvent ou toujours au travail ;
•    61 % sont souvent ou toujours épuisés à la fin de la journée de travail ;
•    20 % des répondants ont des doutes sur l’importance de leur travail.

Petite note positive en ce qui concerne la satisfaction au travail. 75 % des personnes interrogées se disent satisfaites grâce à la solidarité de leurs collègues. Cette satisfaction dégringole à 39 % en ce qui concerne l’aide et le soutien de leur patron.

Conclusion intéressante

Le travail de week-end, les quick returns et les heures de travail irrégulières affectent le bien-être des travailleurs. Ils souffrent de troubles du sommeil et au niveau de leur santé physique. Leurs bien-être mental et social sont fortement impactés. L’enquête nous a permis de déterminer qu’une régularité dans les horaires et la participation du travailleur à l’élaboration de ces horaires contribuent au bien-être. 

Négocier pour réduire l’impact du travail atypique

Nous pouvons agir à différents niveaux pour dénoncer et améliorer cette problématique.
C’est au sein du CPPT que vous avez le plus d’impact pour améliorer la situation. Toutefois, les réductions d'effectifs peuvent être à l'origine de l'obligation pour les travailleurs de faire des shifts, ce qui signifie qu'il subsiste toujours des irrégularités dans les horaires de travail. En outre, le climat social dans l’entreprise peut réduire les possibilités d’établir la prévention dans le domaine. 

Au niveau sectoriel, une CCT sectorielle permet de garantir des règles du jeu équitables pour toutes les entreprises. Une CCT qui met en avant la qualité de l'emploi peut apporter une réelle plus-value. Il existe des accords sur le travail de nuit et le travail en équipes, des accords sur l'annonce des changements d'horaires et des plans démographies. 

Enfin, au niveau interprofessionnel, les législations nationales et européennes contiennent de nombreuses dispositions qui, si elles étaient respectées, amélioreraient la situation des travailleurs. Cependant, à l'heure actuelle, les services d'inspection manquent de moyens.=