L'action porte ses fruits à Royal Sanders

Le 30 mai, les travailleurs de Royal Sanders, une entreprise de chimie dont l'usine d'Ypres fabrique des savons pour les mains, des shampooings, des après-shampooings, etc. ont arrêté le travail. Nous avons parlé avec Fabienne qui travaille pour Royal Sanders mais qui y est également représentante syndicale depuis de nombreuses années.

Fabienne, nous pouvons nous imaginer que ces journées ont été mouvementées pour vous. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les raisons de la grève dans l'entreprise ?

Pour moi, la grève n'était pas une surprise. Nous avons donné suffisamment de signaux à la direction pour qu'elle sache que le personnel n’en pouvait plus. Il y a cinq ans, nous avons été repris par Royal Sanders et depuis lors, la charge de travail a été systématiquement augmentée. Les travailleurs étaient vraiment pressés comme des citrons. De plus, ils n'étaient absolument pas respectés par les responsables et la direction ne communiquait pratiquement pas sur ce qui se passait dans l'entreprise. Nous ne nous sentions plus impliqués dans l'entreprise pour laquelle nous nous investissions tous les jours.

La grève s'est parfaitement déroulée grâce à l'important travail syndical de vos collègues militants et vous-même. Pouvez-vous nous dire quels sont les éléments à prendre en compte lors d'une période de grève ?

Tout d'abord, je tiens à souligner que la grève a été lancée par les travailleurs, qui ont fait preuve d'une incroyable solidarité entre eux. C'est pourquoi la grève a été bien suivie.

Nous étions déjà à la porte à 4h30 du matin, où des drapeaux, du café et des couques étaient prévus. Nous avons communiqué avec nos collègues via notre page Facebook et les avons informés de l'état d'avancement de l'action. De nombreux collègues se sont arrêtés au piquet de grève pour manifester leur soutien et nous avons été bien soutenus par notre section locale. Une telle grève n'est pas le fruit du travail d'une seule personne, mais bien d'une organisation impliquant de nombreuses personnes (collègues, secrétaires).

Les travailleurs intérimaires et les sous-traitants n'étaient pas autorisés à travailler. Bien entendu, ils pouvaient également participer à la grève et recevoir une indemnité de grève. En fin de compte, il est important que les indemnités de grève puissent être payées rapidement.

La grève a-t-elle abouti à des résultats ?

A l'issue de notre action, l'employeur a fait des promesses mais, dans un premier temps, il n'a rien voulu mettre sur papier. Finalement, la direction s'est engagée par écrit. Deux lignes de production recevront un collaborateur supplémentaire pour alléger la charge de travail, des vêtements de travail supplémentaires seront fournis, une fontaine d'eau et des ventilateurs seront installés, ce qui est indispensable pendant les journées de canicule.

Entre-temps, une réunion d'information sur l'avenir de l'entreprise a eu lieu avec tous les collègues, ce qui signifie que la communication s'est déjà améliorée. Enfin, la direction et la délégation syndicale se consulteront désormais tous les quinze jours sur les points convenus après l'action, afin d'assurer un suivi adéquat. L'employeur a pris conscience qu'une bonne concertation sociale est dans l'intérêt des deux parties.

Fabienne, pour vous, la journée de grève a eu un cachet particulier ?

Oui, je pouvais théoriquement prendre ma retraite ce jour-là, mais j'ai choisi de rester jusqu'à la fin de l'année. Je veux être sûre que nos acquis ne seront pas remis en cause dans les mois à venir, mon travail syndical n'est pas encore terminé. Je veux pouvoir partir l'esprit tranquille.

Fabienne, nous ne saurions trop te remercier pour ton engagement à défendre chaque jour les droits de vos collègues ! Des délégués forts font le syndicat.