Pas de place au dumping social dans l’industrie !
Les secteurs industriels sont entrés en transition : des investissements se multiplient pour améliorer les performances énergétiques, pour réduire l’empreinte climatique et pour modifier les processus de production. Conséquence directe de cette transition : de nombreux travailleurs en sous-traitance apparaissent sur les sites de nos entreprises industriels. Mais quelles sont leurs conditions de travail ? Quelles sont aussi leurs conditions de vie lorsque ceux-ci proviennent de pays parfois très éloignés de la Belgique ?
Malheureusement, les cas de traite des êtres humains détectés à Borealis et à BASF en 2022 ne sont pas de nature à nous rassurer : 3,50 € de l’heure, travail 7 jours sur 7, peu de sécurité sur les chantiers et logements insalubres. Pour Andrea Della Vecchia, Secrétaire fédéral FGTB Chimie-Pétrole, « la transition ne peut pas se faire au détriment des conditions de travail et de vie des travailleurs externes présents dans nos entreprises ».
Pour y remédier, et sous l’impulsion de notre syndicat, la fédération syndicale européenne IndustriAll Europe dispose à présent de positions fortes basés sur le contrôle syndical (les délégués des entreprises industrielles doivent être informées et consultées) et sur le respect des législations nationales et européennes. L’accent est également mis sur la formation et la sécurité : nous ne tolérons pas des risques accrus d’accidents de travail même si cela concerne des travailleurs externes présents temporairement sur nos sites. Enfin, le choix des sous-traitants ne peut pas se baser uniquement sur la variable prix : les directions des sites industriels doivent prendre en compte les conditions de travail des travailleurs en sous-traitance et accroître leur contrôle ensemble avec les délégations syndicales en place.
« En tant que FGTB Chimie-Pétrole, nous nous réjouissons de cette prise de position », pointe Andrea Della Vecchia. « Elle s’inscrit dans nos démarches pour améliorer les conditions de travail de tous les travailleurs, indépendamment de leur type de contrat, de leur origine, de leurs convictions et de leur sexe. Dans le cadre des discussions européennes sur l’avenir de l’industrie (Dialogue d’Anvers), nous avons pointé ce défi impliquant tous les acteurs industriels ». Place à présent à la concertation sociale et au contrôle syndical pour avancer sur ce thème.
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