Si vous êtes honnête, on vote pour vous

Les élections sociales sont derrière nous, et elles ont teinté de rouge l’entreprise Nektari à Puurs. « Il y a deux sièges supplémentaires parce qu'il y a plus de travailleurs, et ces deux sièges vont à la FGTB », annonce Myriam Steenhuyzen, déléguée de la Centrale Générale. Myriam nous raconte son parcours.

Myriam a 62 ans et travaille pour Nektari, une entreprise de travail adapté, depuis 25 ans. Elle s’est engagée en tant que déléguée pour la CG voici 18 ans. Fin 2024 sonnera l’heure de la retraite mais un double sentiment l’habite : « Heureuse de prendre ma pension mais aussi un sentiment de culpabilité car je laisse tomber mes camarades. Je suis comme une mère pour eux ». 

‘Je suis à l’écoute des gens’

Notre interview est une bonne occasion de dresser le bilan de ses années en tant que déléguée. Ainsi, Myriam a vécu de très beaux moments personnels, mais également collectifs au sein de l’entreprise. « Voici quatre ans, j'atteignais l’apogée de ma carrière syndicale lors des élections sociales en obtenant 90 votes nominatifs sur les 129 personnes qui pouvaient voter. C'est quand même fort comme score, surtout quand on sait que l’entreprise est particulièrement portée sur le vert (CSC). » Et elle connaît la raison de ce succès : « Je suis à l’écoute des gens. Si vous êtes là pour les travailleurs, que vous faites tout votre possible, ils sont heureux. Il faut faire preuve d’honnêteté et leur dire quand vous ne pourrez pas les aider. J’encourage mon équipe syndicale à faire de même. C'est ainsi que nous recevons du soutien. Soyez à l’écoute des travailleurs, soyez disponibles, et vous serez récompensés de votre investissement ».

« Chaque jour, je viens travailler une heure plus tôt. Mon shift a beau commencer à 8 heures, je suis déjà dans l’entreprise à 7 heures moins le quart. Je m’installe dans le réfectoire et ça permet aux travailleurs qui ne sont pas présents durant la journée et qui ne savent pas m’appeler de venir me voir. Je suis joignable jour et nuit. Mon mari et mon fils ne l’apprécient pas toujours, mais j'ai signé pour faire ce travail et je tiens à le faire correctement. »

Une équipe solide

Les gens la connaissent et cela se manifeste de différentes manières : « Lorsque quelqu'un commence à travailler chez nous, on lui dit qu'il ou elle peut s'adresser à moi pour poser ses questions : ‘Va voir Myriam, elle pourra t'aider’. Et il en va de même lorsque je n’y arrive pas. Je le dis à mon département au travail : ‘Les gars, toute seule je n’y arriverai pas’, et parfois je reçois comme réponse : ‘On peut arrêter le travail ensemble’, et c'est alors ce qu’on fait. Cela donne un signal fort. Je suis aussi parfois punie pour cela, l'employeur me place par exemple dans un autre département où je ne suis pas très à l’aise, mais au moins le signal est donné. L'employeur n'aime pas quand j’occupe une position forte dans mon département. »

Des avantages pour tous

Durant ses années comme déléguée, tant au CPPT qu’au CE, Myriam a accompli pas mal de choses : « J'ai obtenu que nous ayons des congés entre Noël et le Nouvel An. J’ai obtenu la conversion des écochèques en chèques-repas. Et comme j'ai une visibilité sur les IEF (informations économiques et financières), j'ai pu obtenir que nous recevions une prime de pouvoir d'achat après un exercice bénéficiaire. Entre-temps, je ne dois même plus aller la demander à l'employeur, il sait déjà pourquoi je viens à sa rencontre après une année avec beaucoup de bénéfices. Une telle prime de pouvoir d'achat est d’une grande importance ici. L'objectif est encore et toujours d'augmenter les salaires, mais cela se décide au niveau sectoriel et je n'ai par conséquent que peu d'influence sur ce point. »

Ensemble, on est plus forts !

Actuellement, elle est encore pleinement engagée dans le travail syndical, mais bientôt Myriam rangera son tablier et ne travaillera plus chez Nektari. Elle pourra profiter d'une retraite bien méritée, fière du devoir accompli. Mais elle n'abandonnera pas ses collègues délégués et le syndicat pour autant : « Je transmets déjà à l’équipe de quelle manière ils peuvent poursuivre le travail syndical sans moi. Ils doivent toujours être à l’écoute des gens, ils doivent essayer de les aider autant que possible. S’ils n'y arrivent pas en solo, je leur conseille d’aller voir l'employeur à deux. Et s’ils n’y arrivent toujours pas, je leur recommande de contacter notre permanent ou de me contacter moi. Ensemble, nous pourrons résoudre les problèmes ou envisager une nouvelle approche. »