Les travailleurs de la chimie en action
Les négociations dans la chimie sont dans l’impasse : les représentants patronaux rejettent les revendications des travailleurs. Pas d’augmentation des salaires, pas de prise en compte des métiers lourds dans les fins de carrières et aucune amélioration majeure des conditions de travail. Pire : les employeurs tiennent leurs portes grandes ouvertes à l’intérim et au flexi-jobs. Du côté des travailleurs, l’heure est à la mobilisation. En plus des actions interprofessionnelles, des actions seront organisées dans des entreprises et deux concentrations nationales prendront place les 14 et 21 novembre prochains. Leur objectif ? Avoir leur part !
Durant les négociations sectorielles de la chimie, les représentants des employeurs ont emboité le pas du gouvernement Arizona : non aux augmentations salariales, non à la prise en compte des métiers lourds dans les fins de carrières, non à une meilleure combinaison vie privée-vie professionnelle et portes grandes ouvertes à l’intérim et aux flexi-jobs. En d’autres termes : non sur toute la ligne aux attentes des travailleurs.
Cette attitude patronale est dénoncée par les syndicats. « Les travailleurs remplissent un rôle moteur : production, innovation, travail de première ligne,… Parfois au détriment de leur santé et de leur vie privée. Ils portent à bout de bras les activités d’un secteur qui a les moyens », pointe Koen De Kinder pour la CSC-BIE. « Ils méritent à présent leur part ». A ce propos, la situation économique n’est pas aussi sombre qu’on voudrait le faire croire : « Le cash-flow et l’EBIDTA générés par les activités de la chimie crèvent le plafond. La preuve en est que les dividendes distribués aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevés : plus de 25 milliards € en 2024 », révèle Michel Barbuto de la CNE. « Mais de l’autre côté du tableau, la masse salariale est en berne. Elle représente à peine 7,9% des coûts de production », déclare aussi Bart De Crock de la CGSLB.
Dans ces conditions, pas possible d’entendre parler de diète pour les travailleurs. L’heure est à la justice sociale. Pour y parvenir, force est de constater que les négociations n’ont pas suffi. « Nous passons donc aux actions », ajoute Andrea Della Vecchia de la FGTB Chimie. Et de préciser : « Elles prendront plusieurs formes. Tout d’abord, des actions ponctuelles seront organisées dans des entreprises de la chimie. Ensuite, nous organiserons deux concentrations nationales les 14 et 21 novembre prochains aux portes de deux entreprises du secteur. La grève générale interprofessionnelle du 26 novembre mobilisera évidemment toutes nos équipes ».
Et ensuite ? « Tant que les attentes des travailleurs ne seront pas rencontrées, nous continuerons et durcirons les actions », conclut Koen De Kinder.
