Métiers pénibles : Les travailleurs méritent mieux!

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Depuis son entrée en fonction, la politique du gouvernement Michel en matière de pensions se caractérise par l’allongement des carrières. Un seul mot d’ordre sous ce Gouvernement : « Travailler plus pour gagner moins ! »

L’âge pour pouvoir partir à la pension a été porté à 67 ans. Les conditions d’âge pour la pension anticipée, le RCC (anciennement la prépension) et le crédit-temps ont également été revues à la hausse.

Le gouvernement répercute ainsi le coût du vieillissement sur les travailleurs. Le relèvement de l’âge de la pension ne tient aucunement compte de l’espérance de vie en bonne santé : une espérance de vie en bonne santé qui n’est même pas de 64 ans en moyenne et qui n’atteint même pas 55 ans pour les travailleurs peu qualifiés.

La FGTB exige, dans tous les cas, que ce gouvernement tienne sa promesse de prévoir une compensation pour les travailleurs occupés dans une fonction pénible.

La compensation pour le travail pénible que présente le gouvernement aujourd’hui est simplement inacceptable. Beaucoup de travailleurs occupés dans une fonction pénible raccourciront à peine la durée de leur carrière. Et s’ils obtiennent la chance de pouvoir partir plus tôt à la pension, ils toucheront une pension moindre, et ce pour le reste de leur vie.

La pénibilité, comment ça marche?

La proposition du gouvernement part de quatre éléments qui peuvent être pris en considération pour une reconnaissance comme fonction pénible :

  • Conditions de travail pénibles
  • Organisation du travail pénible
  • Pénibilité liée à des risques accrus en matière de sécurité
  • Pénibilité de nature mentale ou émotionnelle (uniquement en combinaison avec un autre critère!)

Si la fonction répond à ces critères, il en résulte un « gain de carrière » de 5% (1 critère), 10% (2 critères) ou 15% (3 ou 4 critères). Concrètement, cela signifie que la durée de carrière requise pour la pension anticipée est raccourcie de 5%, 10% ou 15%.

Bonus pour mourir plus tôt

Malgré le fait que l’on reconnaisse que le métier pénible a des conséquences néfastes sur la santé et sur l’espérance de vie, on peut choisir malgré tout de travailler plus longtemps. Cela engendrera un bonus de pension (allocation de pension supplémentaire). Autrement dit, le Gouvernement vous propose de partir plutôt à la pension en raison du caractère pénible de votre métier (en perdant sur votre pension) ou de négocier votre santé en acceptant de travailler plus longtemps pour obtenir un peu plus de pensions. Ce qu’on appelle un bonus pour mourir plus tôt !

Conditions actuelles pour accéder à la pension anticipées (à partir de 2019)

  • 63 ans, moyennant une carrière de 42 ans
  • 61 ans, moyennant une carrière de 43 ans
  • 60 ans, moyennant une carrière de 44 ans

En théorie, cela signifie qu’un travailleur qui a exercé pendant toute sa carrière, de façon ininterrompue, un travail reconnu comme physiquement pénible (1 critère), obtient après 40 ans le droit de partir à la pension anticipée à 63 ans (5% supplémentaires sur 40 ans équivalent à 2 ans, soit une carrière de 42 ans).

Soulignons qu’il s’agit ici en premier lieu du régime pour le secteur privé et qu’il s’agit encore actuellement d’une proposition gouvernementale qui doit être approuvée définitivement par le gouvernement d’abord et le parlement ensuite. Les syndicats ont émis un avis négatif au Comité de Gestion du Service fédéral des Pensions. Le gouvernement a entre-temps également demandé un avis aux interlocuteurs sociaux au sein du Conseil National du Travail sur la concrétisation de sa proposition via l’élaboration d’une liste de fonctions. La FGTB continue, dans ce dossier, à défendre l’utilisation de critères objectifs et scientifiques.

Les revendications de la FGTB

La FGTB exige que le gouvernement revoie sa copie. Nous voulons dans tous les cas :

  • que la charge émotionnelle et psychosociale soit prise en compte à part entière ;
  • que le travail pénible soit toujours pris en compte, même s’il date d’avant 2020 ;
  • que ceux qui ont commencé (très tôt) à travailler soit également récompensé ;
  • que la décision d’arrêter à travailler plus tôt en raison de la pénibilité du travail ne soit pas sanctionnée par une perte de pension ;
  • que les périodes pendant lesquelles le contrat de travail a été suspendu (chômage temporaire, première année de maladie, congé de maternité, congé parental, congé de paternité…) soient prises en compte à part entière ;
  • que les régimes existants pour une sortie anticipée (RCC spécifique construction, travail de nuit, métiers lourds) et les emplois de fin de carrière soient maintenus en l’état.

La FGTB n’acceptera pas qu’un régime de pension aussi important soit mis en œuvre sans tenir compte de la voix des travailleurs alors qu’au bout du compte ce sont eux qui sont concernés. Au besoin, nous mettrons le gouvernement et les employeurs - qui osent prétendre que la proposition du gouvernement est trop souple – devant leurs responsabilités.