Occupation militaire et crise COVID : impact sur les travailleurs

Environ 1500 personnes ont été officiellement infectées par le coronavirus dans les territoires palestiniens et 5 personnes sont décédées. Le nombre de cas réels est probablement beaucoup plus élevé.

La combinaison de l'occupation militaire et de toutes ses conséquences sur la vie quotidienne des Palestiniens était déjà immense. En Cisjordanie, le taux de chômage est très élevé et les salaires sont bas. Environ 130.000 Palestiniens vont donc travailler en Israël ou dans les colonies illégales, c'est une nécessité économique. 

La plupart des Palestiniens y travaillent dans le secteur de la construction. Ils sont considérés comme des travailleurs bon marché et faciles à remplacer. Ils sont également confrontés à des intermédiaires mafieuses et sont souvent victimes d'exploitation. Les moyens dont disposent les syndicats palestiniens pour les soutenir sont très limités. Ce n'est pas non plus un hasard si la majorité des victimes d'accidents du travail mortels sont des Palestiniens.

La crise du coronavirus a perpétué la situation d'insécurité arbitraire. Certains ont immédiatement perdu leur emploi, d'autres n'ont pas été autorisés à rentrer chez eux et ont dû rester dans des logements misérables. Il y a également eu des cas où des travailleurs palestiniens présentant des symptômes de COVID ont été emportés à un checkpoint et abandonnés à leur sort.

Beaucoup sont rentrés chez eux entre-temps, mais ont également été considérés comme des porteurs potentiels du virus.

En raison du blocus, la bande de Gaza est fermée au monde extérieur et en état de confinement depuis 14 ans. Gaza est déjà presque invivable et le système de soins de santé souffre de nombreuses pénuries. Si le COVID-19 vient à s’y ajouter, ce sera une tragédie. 

L'occupation militaire et le blocus doivent cesser, c'est la seule solution juste, mais ce scénario n'est pas à portée de main pour l'instant. La communauté internationale et les syndicats doivent continuer à frapper sur ce clou et mettre activement la pression.