Tax shift : nouveaux cadeaux inconditionnels aux employeurs

La FGTB exige d’autres mesures pour créer de véritables emplois tant dans le secteur marchand que non marchand!

La FGTB exige d’autres mesures pour créer de véritables emplois tant dans le secteur marchand que non marchand!

Ce vendredi, le Conseil des Ministres devrait prendre attitude sur les modalités d’octroi des nouveaux cadeaux faits aux employeurs dans le cadre du « Tax shift ».

La FGTB tient d’emblée à dénoncer les mesures envisagées tant dans le secteur marchand que non marchand.

Elles ne vont pas permettre de créer de nouveaux emplois et entraînent des risques importants pour le financement à long terme de la sécurité sociale.

Pour rappel, le gouvernement s’est engagé à réduire le taux de cotisation des patrons de 32,25% vers 25% et à renforcer les avantages patronaux sur les bas salaires. La réalisation de ces objectifs passe d’une part par le recyclage de mesures existantes et l’octroi de nouveaux cadeaux dont le coût est estimé à plus de 2,8 milliards d’euros d’ici 2020.

La FGTB tient à dénoncer cette politique car ces cadeaux faits aux entreprises ne permettront pas de créer les emplois de qualité dont l’économie et les travailleurs ont pourtant cruellement besoin. Ces nouvelles enveloppes de réduction de cotisations patronales sont en effet octroyées de manière linéaire et donc sans conditions liées à l’emploi. Les employeurs ont d’ailleurs annoncé qu’ils acceptaient ce généreux cadeau mais refusaient de prendre des engagements sur ce plan !

Par ailleurs, les cotisations tant patronales que personnelles de sécurité sociale sont du salaire différé des travailleurs. Depuis le Pacte social de 1944, ceux-ci investissent une partie de leur salaire dans la sécurité sociale afin de pouvoir en bénéficier en cas de maladie, de perte de leur travail ou lors de leur pension. En réduisant ainsi les cotisations de sécurité sociale, le gouvernement prend donc l’argent des travailleurs pour faire les cadeaux aux patrons. Ce n’est pourtant pas à la sécurité sociale ni aux travailleurs de financer la compétitivité des entreprises et les dividendes des actionnaires !

La FGTB tient aussi à souligner qu’une telle opération risque de mettre en danger le financement de l’ensemble de notre système de sécurité sociale sur le long terme. Elle exige donc la mise en œuvre de l’avis unanime rendu le 3 juillet dernier au sein du Comité de Gestion de la sécurité sociale. L’ensemble des réductions de cotisation octroyées au niveau fédéral doivent être intégralement compensées à l’avenir. Les montants concernés ne sont pas anodins puisqu’il s’agit de plus de 6,5 milliards en 2016 et de plus 8 milliards en 2020.

En ce qui concerne le secteur du non marchand, en juillet, le gouvernement décidait de lui attribuer une part de 13,59% sur les nouveaux moyens du « Tax shift ». Jusqu’à présent, les avantages octroyés à ce secteur ont été convertis en emplois supplémentaires via les Fonds du Maribel social, lesquels sont gérés paritairement à la plus grande satisfaction de tous. Rappelons que tout moyen investi dans ce dispositif du Maribel social engendre directement des créations d’emploi et des recettes pour la sécurité sociale.

Ce vendredi 1er octobre, un communiqué de presse du front commun a souligné qu’il souhaitait qu’il en reste ainsi. Une utilisation maximale des nouvelles enveloppes permettrait d’ailleurs de créer quelques 6.750 emplois (ETP) dans des secteurs qui sont véritablement nécessaires au bien-être général de l’ensemble de la population.

Il semblerait toutefois que le gouvernement envisage d’utiliser différemment les nouveaux moyens et de les cibler sur les travailleurs avec un bas salaire. Pour la FGTB, cette décision unilatérale n’est pas acceptable. Elle ne garantirait pas les créations réelles d’emploi et serait répartie de manière inéquitable entre les différents secteurs du non marchand. Nous ne pouvons ici aussi tolérer que les pouvoirs publics laissent glisser, sans garanties, un budget aussi important dans les poches des employeurs.

Si le gouvernement devait rester sourd à ces revendications légitimes, il faudrait s’attendre à des actions dans les différents secteurs du non-marchand.