Quel avenir pour le syndicalisme européen ? 

La démocratie au travail. Tel était le thème central du séminaire de formation commun entre la Centrale Générale - FGTB et le SETCa destiné aux délégués dans les Comités d’entreprise européens (CoEE). Une cinquantaine de ces délégués actifs au sein de multinationales  se sont réunis pour   discuter de l’avenir du syndicalisme européen.

On a tendance à l’oublier, mais 70% des lois belges sont basées sur la réglementation européenne. Les règles assurant l’exercice de la démocratie au travail n’y font pas exception : c’est autant au niveau européen qu’au niveau national qu’on doit lutter pour les  garantir.  C’est une piqûre de rappel non négligeable à l’aube des élections européennes. Le syndicalisme européen est d’une importance cruciale pour protéger les valeurs de solidarité qui nous sont chères.  Pour notre Centrale, renforcer et soutenir le rôle des délégués dans les CoEE est une nécessité. 

Syndicalisme de secteur

« Il ne faut pas faire de distinction entre les statuts. Nous sommes militants FGTB, nous défendons les intérêts de tous les travailleurs et ça nous renforce. » Les délégués de LafargeHolcim (Beton) et Ineos (chimie) ont témoigné de leur efficacité en travaillant ensemble. « En regroupant les statuts, nous avons renforcé notre rapport de force. Le syndicalisme de secteur ne plait pas à l’employeur qui préfère diviser pour mieux régner. C’est la voie à suivre pour améliorer la démocratie au travail » témoigne un délégué. 

Pour une Europe sociale

Les multinationales sont omniprésentes dans la politique européenne. Pour Bruno Poncelet, CEPAG, l’Europe sociale n’existe pas : "Il faut arrêter de se dire que l’Europe est une institution sacrée : elle doit pouvoir être critiquée. L’Europe sociale n’existe pas car il y des relations privilégiées entre les lobbies défendant des intérêts privés et les instances politiques européennes. En résulte un shopping législatif pour les multinationales, pour que les salaires soient le plus bas possible. C’est ça l’Europe actuelle, c’est la mise en concurrence des travailleurs ». Pour les délégués aux CoEE, cette harmonisation vers le bas des conditions de travail et des législations sociales doit cesser. Et ce sera tout l’enjeu des prochaines élections européennes.