Motion de solidarité envers les travailleurs de Durobor

Le lundi 29 avril, la gobeleterie sonégienne Durobor a déposé le bilan. Un véritable coup de massue pour les travailleurs qui se battent depuis plusieurs années pour sauver leur outil, un des derniers fleurons de l’industrie verrière belge. 

Cette faillite laisse quelque 146 travailleurs sur le carreau alors que depuis 2012, ils n’ont cessé d’accepter tous les sacrifices qui leur avaient été demandés: pertes d’emplois, baisse de salaire de 19 %, suppression de tous les avantages extra légaux, personnel réduit au strict minimum et nombreuses désillusions. 

Le tout avec très peu d’actions et beaucoup de volonté de la part de travailleurs prêts à tout pour sauver leur entreprise. 

En outre, nous redoutons que Durobor entraine dans sa chute plusieurs sous-traitants, notamment une ETA. 

Selon nous, deux éléments majeurs ont entrainé la faillite de Durobor : d’une part, des promesses d’investissement que l’employeur n’a jamais tenues. Une nouvelle usine, de nouvelles machines à hauteur de 16 millions d’euros. La direction s’est juste contentée de vider les stocks. 
 
D’autre part, les banques ont placé la barre tellement haut pour accorder leur confiance, que la viabilité de l’entreprise en est devenue impossible. Le comble du paradoxe quand on sait que lors de la crise financière de 2008, les travailleurs ont sauvé les banques. Et aujourd’hui, alors que les travailleurs avaient besoin des banques, celles-ci n’ont pas assumé leur rôle. 

En ce qui concerne la SOGEPA, le bras financier de la région wallonne, si nous estimons qu’elle a fait financièrement tout ce qu’elle pouvait faire pour sauver l’entreprise, nous restons néanmoins très amers en ce qui concerne son contrôle vis-à-vis des investisseurs privés mais aussi à propos de sa communication et de l’absence d’un réel dialogue avec les travailleurs et leurs représentants. Nous estimons également que ce modèle n’est plus adapté aux besoins actuels. Plus que jamais, la Région wallonne a besoin d’un réel outil permettant un redéploiement industriel d’envergure. Le carcan européen n’est pas une raison valable pour laisser des travailleurs, qu’ils soient de Durobor ou d’autres entreprises, comme Virginal Papers, sur le carreau.

Par le biais de cette motion de solidarité, la Centrale Générale – FGTB et l’ensemble de ses militants apportent leur soutien total et entier aux travailleurs de Durobor et à tous ceux qui perdent leur emploi à cause d’un capitalisme frénétique.