Au terme d’une action en justice qui a pris sept ans, un jugement a enfin été rendu ! La Haute Cour a confirmé que l’exclusion des travailleurs domestiques de la loi relative à l’indemnisation en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle (COIDA) était anticonstitutionnelle. Cela représente un pas important pour les plus de 1 million de travailleuses domestiques largement dévalorisées en Afrique du Sud.

Tout a commencé avec le décès de Maria Mahlangu qui a travaillé pendant 22 ans pour la famille De Clerq à Pretoria. Elle s’est noyée dans la piscine après être tombée d’une échelle.

Sa famille n’a bénéficié d’aucune compensation financière car les travailleuses domestiques sont exclues de la loi relative à l’indemnisation en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Les syndicats SADSAWU et UDWOSA ont donc saisi le tribunal, mais il leur a fallu attendre sept ans et plusieurs autres affaires judiciaires avant d’engranger une victoire. En effet, le 23 mai dernier, la Haute Cour déclarait anticonstitutionnelle l’exclusion des travailleuses domestiques.

S’il est vrai que cela a trop tardé, ce jugement reste néanmoins important. En effet, il est inacceptable que précisément l’un des secteurs comptant les plus pauvres de la société doive supporter les plus lourdes charges. Les travailleuses domestiques sont, généralement, des femmes de race noire assujetties à un travail extrêmement précaire : longues heures, bas salaires et peu de droits. Cet arrêt constitue donc un pas important vers la suppression de l’injustice qui les frappe.

Toutefois, de nombreuses questions demeurent. Le jugement s’applique-t-il avec effet rétroactif ? Et qu’en est-il de l’exclusion des travailleuses domestiques du minimum salarial national ? Ce dossier sera abordé lors d’une prochaine séance de la Haute Cour.  

Entre temps, SADSAWU appelle tout le monde à manifester sa solidarité avec les travailleuses domestiques et à intensifier le combat dans la perspective de ladite réunion.