A travail égal, salaire égal. 54 ans plus tard, où en sommes-nous?

Cette année encore, la Centrale Générale – FGTB soutient activement la grève des femmes qui a été lancée à l’initiative Collecti.e.f 8 maars. Cette action est couverte par un préavis de grève pour les 8 et le 9 mars. La grève se veut globale : au travail comme dans la vie privée. Le but est de faire comprendre que quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête. 

Pourquoi une grève ? 

La grève est un droit fondamental dans une démocratie. La grève reste le dernier moyen de se faire entendre quand tout le reste n’a pas fonctionné.  Comme en février 1966, à Herstal lorsque les travailleuses de la FN entament une grève qui dénonce les inégalités qu’elles subissent au travail : fonctions subalternes et salaires plus bas que ceux des hommes. Leur principale revendication : à travail égal, salaire égal. Elles n’obtiendront pas cette égalité. On augmentera bien leurs salaires, mais pas au niveau des hommes, le patronat prétextera qu’elles exerçaient d’autres fonctions, dans d’autres ateliers. L’égalité ne se justifiait donc pas. 

Mais plus que jamais, cette grève reste un symbole. Les femmes sont toujours confrontées au « plafond de verre », voire au « plancher collant », aux emplois à temps partiel non-choisis, aux fonctions mal payées et peu considérées, etc. Bref, autant d’élément qui font que les femmes gagnent en moyenne 23,7% de moins que les hommes. Et à la maison, les femmes assument encore deux-tiers des tâches domestiques. Et quand les gouvernements imposent des politiques d’austérité, les femmes sont la plupart du temps plus durement touchées que les hommes.

Si les lois et règlements consacrent l’égalité des droits, force est de constater que le chemin vers l’égalité réelle est encore long. Mais les femmes ne s’avouent pas vaincues. Comme en attestent la montée en puissance de divers mouvements féministes tels que #MeToo et #BalanceTonPorc. 

Au travail aussi, les femmes continuent le combat. Prenons l’exemple des aide-ménagères dans les Titres-Services. Outre l’augmentation salariale, ces travailleuses se battent aussi pour réclamer respect et reconnaissance. Et même si elles n’ont pas eu gain de cause sur l’entièreté de leurs revendications, tout comme les travailleuses de la FN d’Herstal, elles ont réussi à faire bouger les lignes. 

Plus surprenant, dans un secteur prospère comme celui de la chimie, une femme sur cinq gagne moins que 14€ brut de l'heure ou 2300€ brut par mois contre un homme sur dix. Autre chiffre interpellant, 60% des travailleuses de la chimie gagnent moins que 3000 €/mois, soit moins que le salaire médian comme le confirme Delphine, ouvrière dans le secteur de la chimie : « Chez nous, à ancienneté et compétences équivalentes, les hommes bénéficient plus facilement de promotions ou d’augmentations alors que les femmes sont laissées pour compte. Nous nous sommes battus pour une barémisation dans l’entreprise, mais le patron continue d’octroyer des promotions selon son bon vouloir. »

Pour toutes ces raisons, et parce que nous soutenons le projet d’une société égalitaire pour les femmes et les hommes, la Centrale Générale - FGTB appuie, au même titre que la FGTB fédérale, l’appel à la grève des femmes des 8 et 9 mars prochain, et appelle ses affiliées et militantes à participer largement aux actions organisées partout dans le pays à cette occasion.