Attentisme intolérable des employeurs envers leurs travailleuses, y compris celles enceintes

Les résultats de la campagne 2024 sur la sécurité des travailleuses dans le secteur des titres-services mettent en évidence la persistance de graves lacunes. Pour les organisations syndicales, il est intolérable de constater que dans un secteur essentiellement féminin comme celui des titres-services, l'analyse des risques liés à la maternité, aux agents chimiques et aux troubles musculosquelettiques reste largement déficiente.  Deux ans après la première analyse, il est plus que temps que les différents gouvernements sanctionnent les entreprises concernées à la hauteur des dommages qu’elles causent.

Tout comme les campagnes précédentes, ces contrôles visent à améliorer la santé et la sécurité des travailleuses des titres-services en incitant le secteur à respecter ses obligations en matière de bien-être au travail. Pour l’analyse 2024, l’inspection s’est penchée sur  40 entreprises qui n’avaient pas encore été contrôlées tout en utilisant la même check-list que 2022-2023.

Des résultats toujours catastrophiques
Dans son analyse, l’inspection du travail met en avant des taux de non-conformité alarmants : 70 % des entreprises ne respectent pas les obligations liées à la maternité (contre 49 % en 2022) dans un secteur qui occupe 97% de femmes, 80 % échouent à analyser les risques chimiques (contre 69% en 2022), par exemple les substances dangereuses des produits de nettoyage et 85 % négligent les risques musculosquelettiques (contre 64% en 2022).

Des améliorations largement insuffisantes
Malgré tout, la campagne 2024 montre une légère amélioration, probablement due à l’introduction du décret wallon sur la visite préalable chez le client et la surveillance médicale périodique. En effet, on observe une baisse des entreprises non conformes en matière de surveillance médicale, 60 % en 2024 (contre 67% en 2022). De même, la vérification par la ligne hiérarchique du matériel approprié chez les utilisateurs s’améliore, passant de 49 % de non-conformité à 40 %. Cependant, ces résultats sont loin d’être suffisants.

Il y a urgence !
Une fois de plus, cette campagne met en lumière l'urgence d'intensifier les efforts pour protéger la santé des travailleuses des titres-services. Le front commun syndical dénonce la lenteur des changements et exige des sanctions plus strictes de la part des autorités compétentes, y compris le retrait de l’agrément des entreprises fautives. Il n’est pas normal que des employeurs qui bénéficient d’argent public n'assument pas leurs responsabilités afin de protéger la santé de leurs travailleuses!

En outre, ce rapport met aussi en évidence les incohérences de nos dirigeants. Au niveau fédéral, on entend faire travailler les gens plus longtemps, retarder l’accès à la pension et remettre les malades de longue durée au travail tout en laissant les entreprises détruire la santé des travailleurs ! Le cas des aide-ménagères n’est que la parfaite illustration de l’aberration des décisions que veut prendre le gouvernement Arizona! 

 

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