Depuis 2017, la Centrale Générale - FGTB et Solsoc apportent leur soutien à la PGFTU, principal syndicat palestinien. Le programme mis en place vise à sensibiliser et former les travailleurs du secteur des carrières de pierre, en particulier sur les mesures de santé et sécurité au travail. Par ailleurs, le syndicat mène également des actions pour améliorer le respect des droits des travailleurs, en particulier via l’application, voire l’extension, du Code du travail.

Comme partout dans le monde, l’année 2020 a été particulièrement marquée par l’épidémie de Covid-19 en Palestine. La situation sanitaire et le confinement ont eu un impact direct sur la situation des travailleurs, en particulier dans le secteur des carrières de pierre. Durant plusieurs mois, les carrières ont dû fermer leurs portes, ce qui a contraint les travailleurs à chercher d’autres opportunités d’emploi en Israël, d’autant plus que la demande en pierre a fortement chuté suite à la crise. Lors de la réouverture des carrières de pierre, les entreprises ont eu l’obligation d’appliquer des règles de sécurité de base (masques, gants, nettoyage de mains, etc.). Ce qui a eu pour effet positif de diminuer significativement les accidents et a développé l’utilisation d’un minimum de mesures de protection au travail. La PGFTU profite de l’occasion pour insister sur l’importance des protections et des mesures de sécurité afin qu’elles entrent dans les mœurs tant du côté des travailleurs que des employeurs.

40 experts

Malgré le contexte difficile, la PGFTU est resté aux côtés des travailleurs, et a continué à dispenser une série d’ateliers. En 2020, 40 experts ont été formés, la plupart sont issus du secteur des carrières de pierre. Ces experts sont notamment à même de vérifier et d’identifier les violations des mesures de santé et sécurité au travail (SST) sur les chantiers, de sensibiliser à l’importance de l’affiliation syndicale et ont développé des compétences pour obtenir des droits auprès des employeurs, gérer le suivi des conflits de travail, ou encore pour mener des actions collectives.

En 2020, 60 inspecteurs supplémentaires ont été engagés par le ministère du Travail (on en compte 160 pour le moment), c’est la preuve que l’on prend enfin conscience de la nécessité d’améliorer les conditions de travail de ce secteur. Des représentants de ces inspecteurs sont présents à tous les ateliers réalisés par la PGFTU et au total 61 visites conjointes ont été réalisées en 2020. Ces visites conjointes donnent une légitimité au programme et contraignent les entreprises à respecter les règles. En 2020, 9 entreprises ont été fermées pour violation totale des conditions de travail suite à ces visites, ce qui encourage les employeurs à appliquer des mesures de sécurité de base dans leur propre entreprise. Les inspecteurs participent également aux campagnes de sensibilisation et d’information menées par la PGFTU. 57 entreprises (25 à Bethléem, 7 à Ramallah, 15 à Jenin et 10 à Naplouse), appliquent et imposent les mesures de SST à leurs travailleurs, ce qui signifie qu’au moins 30% des travailleur.euse.s touchés par le programme suivent ces mesures.

Prise de conscience

En 2020, on a aussi pu dénombrer 25 délégations syndicales au sein des entreprises. On note une véritable prise de conscience liée à une meilleure information sur les syndicats et leur rôle auprès des travailleurs.

Avec la crise sanitaire, l’utilisation des réseaux sociaux est devenue indispensable pour informer et sensibiliser. Ce domaine continue à se renforcer au sein du PGFTU. Ainsi, une série de petites vidéos de travailleurs victimes d’accidents ou de problèmes de santé causés par le travail, constitue un outil important de sensibilisation. Enfin, un manuel de sécurité et de santé au travail au sein de la PGFTU a été finalisé. Ce travail a été réalisé à l’issue de plusieurs ateliers et visites de terrain, en collaboration avec des experts, en dialogue avec les autorités, etc.