Dans le secteur de la chimie, les femmes ne sont toujours pas traitées comme des travailleurs à part entière

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes du 8 mars 2022, la FGTB Chimie a analysé les chiffres du secteur sur les salaires et les conditions de travail dans la chimie. Les résultats sont inquiétants, car l'écart salarial dans le plus grand sous-secteur de la chimie est deux fois plus grand que la moyenne nationale.
Salaires plus élevés pour les hommes, salaires plus bas pour…

Selon l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (voir Graphique 1 : écart salarial), l’écart salarial dans le sous-secteur le plus important, à savoir la chimie, s’élève à 17,6 % (après correction pour la durée de travail) et 23,3 % (sans correction pour la durée de travail). Ces différences salariales sont supérieures aux moyennes belges (9,1% avec correction et 22,7% sans correction). Les écarts salariaux dans les autres sous-secteurs de la chimie (industrie pharmaceutique et plasturgie) sont aussi élevés : respectivement 17,3% et 15,5% (sans correction pour la durée de travail).

Figuur 1
Graphique 1 : écart salarial

En outre, il ressort du Graphique 2 : salaires ouvriers et employés que pas moins de 55 % des ouvrières gagnent moins de 3000 € brut par mois, contre 43 % des ouvriers. Les salaires élevés dans la chimie ne sont donc certainement pas une réalité pour tous les travailleurs. Pour les employés, on observe la même tendance : 40% des hommes gagnent plus de 5000 € brut par mois, contre seulement 27% des femmes.

4
Graphique 2 : écart salarial

 

Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la FGTB Chimie, regrette cette situation : « Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes demeurent élevés dans le secteur. Impossible de les justifier et de les cautionner, qui plus est, dans un secteur rentable, en expansion et régulièrement à la recherche de nouveaux collaborateurs ». Le syndicaliste pointe le lien persistant entre femmes et bas salaires : « Les chiffres de l’Institut mettent aussi en évidence la plus grande densité de femmes avec de bas salaires dans le secteur de la chimie ».

Le chemin vers plus d’égalité - des solutions existent

Dans la perspective du 8 mars 2022, nous avons également mené une enquête auprès de nos membres du secteur concernant le travail à temps partiel. Voici le résultat :

Proportionnellement, deux fois plus de femmes travaillent à temps partiel. Pourquoi ce choix ? Car elles s'occupent des enfants, des parents, … Toutefois, si un contrat à temps plein devait correspondre à 32 heures, 2 femmes sur 3 qui travaillent à temps partiel répondent qu'elles travailleraient de nouveau à temps plein. Cela permettrait un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour plus de 70 % d'entre elles. Il est intéressant de constater qu'une majorité des hommes qui travaillent actuellement à temps partiel reprendraient également à temps plein si ce contrat devait correspondre à 32 heures.

Double avantage

« Un secteur qui s'attaque à la discrimination salariale est non seulement un exemple pour les autres, mais également plus crédible pour ses travailleurs (féminins) actuels et futurs. Et une réduction du temps de travail sectorielle pourrait jouer un rôle important à cet égard. Ainsi, les hommes et les femmes peuvent s'appliquer de manière égale à leur carrière ». Des études démontrent en effet qu’au jour d’aujourd’hui, les femmes assument encore et toujours la grande majorité des tâches ménagères. « D'une part, cela signifie qu'une énorme quantité de talents est perdue sur le marché du travail, ce qui entraîne une perte de productivité considérable. D'autre part, cela rendrait le secteur à nouveau plus attractif, ce qui bénéficierait à la recherche de main-d'œuvre ».

En d'autres termes, en tant que FGTB Chimie, nous continuons à lutter contre la discrimination salariale ! En raison du rôle prépondérant de la chimie dans notre économie, le secteur doit plus que jamais être un exemple pour les autres secteurs.

Téléchargez l'affiche ici.