Les déléguées de la FGTB Chimie en lutte pour l’égalité hommes-femmes

Chaque année, le 11 février, les Nations unies et l'UNESCO souhaitent tourner la lumière vers les femmes actives dans le domaine des sciences. L’objectif est d’attirer l'attention sur l'égalité des sexes afin de lutter contre les stéréotypes et les préjugés sexistes. Nous avons interviewé Cyrielle, Maria, Angelina et Katrien, des déléguées de la FGTB Chimie très investies sur le sujet.

Une journée qui place les femmes actives dans les sciences au centre de l’attention, est-ce important ?

Katrien (Pfizer - ouvrière) : Bien sûr. Car nous apportons nous aussi notre pierre à l’édifice. Il faut lutter contre les idées rétrogrades selon lesquelles les femmes sont inférieures aux hommes. Nous avons toutes et tous nos propres compétences, talents et valeurs ajoutées.

Cyrielle (Bridgestone - employée) : C’est une journée importante pour lutter contre les discriminations entre les femmes et les hommes. Nous devons parvenir à plus d’égalité dans tous les secteurs, dans toutes les régions. Pour ça, il faut en parler et cette journée du 11 février est une bonne occasion de le faire.

Maria (Cenexi - ouvrière) : Se faire respecter en tant que femmes, c’est un combat de tous les jours. Mais quand on est bien entourées et soutenues, on parvient à se faire respecter et à faire évoluer les mentalités.

Angelina (Cenexi – employée) : L’égalité salariale entre les hommes et les femmes évolue mais n’est pas encore une réalité. Le principe « à travail égal, salaire égal » doit être la norme. Tant que ce ne sera pas le cas, on poursuivra le combat.

 

Ressentez-vous une différence entre les hommes et les femmes dans votre entreprise ?

Cyrielle : Il y a pas mal de combats à mener pour plus d’égalité. Une plus grande transparence et égalité en matière de salaire est nécessaire. On remarque aussi que peu de femmes ont l’opportunité d’accéder à des postes à responsabilités. Ça doit changer et nous y travaillons.

Maria : En matière de salaire, l’égalité est de mise chez les ouvriers mais c’est au niveau de la charge de travail que les choses sont plus compliquées. Lorsqu’on travaille à la production, le travail est assez physique, en fin de journée, on est sur les rotules. Des aménagements sont nécessaires pour réduire les contraintes physiques.

Angelina : Chez les employés, les salaires ne sont pas égaux. Ça passe par une négociation avec l’employeur et si tu ne sais pas bien te vendre, tu n’évolues pas. Certains sont payés plus alors qu’ils effectuent un travail identique. Régler ce problème passe par une classification de fonctions et une grille barémique bien construite. Le chantier est en cours et nous veillons à ce que l’équilibre soit respecté pour toutes et tous.

Katrien : Les femmes et les hommes sont traités de manière égale dans notre entreprise. Les femmes ne sont certainement pas méprisées ! Pour éliminer la différence technique entre les hommes et les femmes, un projet pilote donne la possibilité de suivre un cours externe aux personnes moins qualifiées ou qui n’ont pas assez de connaissances techniques. Ce qui permet de diminuer les rotations et d’offrir la possibilité de progresser sur le plan technique.

Et ressentez-vous une différence dans l’exercice de votre travail syndical ?

Maria : Hommes, femmes, employés et ouvriers, nous œuvrons ensemble. La direction n’a pas d’autre choix que de nous écouter. Avant que je devienne déléguée, je disais déjà tout haut ce que mes collègues pensaient tout bas. Lorsque j’ai été élue, mon superviseur a eu du mal à le supporter. Depuis lors, cela se passe mieux.

Angelina : Un homme a une voix qui porte plus que les femmes. Aux yeux du patron, ça peut en imposer davantage. Mais les femmes ont d’autres atouts à faire valoir. Et on travaille en équipe.

Katrien : Même si ce n’est pas toujours simple, c’est très important que nous soyons représentées au sein de la délégation. Les femmes vont forcément se tourner plus vite vers une déléguée pour demander des conseils spécifiques liés aux femmes.

Cyrielle : A l’entame de mon mandat, je remarquais qu’il était parfois plus difficile de se faire entendre auprès de la direction majoritairement masculine. Mais les choses ont depuis lors bien évolué. Les femmes veulent se faire entendre et nous sommes leur porte-voix.

Cette journée du 11 septembre met en évidence l’importance des femmes dans la chimie mais aussi l’importance d’aboutir à une égalité de traitement entre les femmes et les hommes, un combat essentiel pour notre syndicat. C’est aussi l’occasion de remercier toutes les déléguées de la FGTB Chimie qui font un travail remarquable dans les entreprises de notre pays. Katrien, Cyrielle, Maria et Angelina ont toutes insisté sur l’importance de travailler main dans la main que l’on soit homme, femme, employé ou ouvrier. C’est de cette manière que nous ferons évoluer les choses. Ensemble, on est plus forts.