Déception pour les aide-ménagères de Het Poetsbureau : déjà 10 millions dans les poches des actionnaires

En Flandre, le tribunal du travail de Hasselt vient de débouter les aide-ménagères de l’entreprise de titres-services Het Poetsbureau. Celles-ci réclamaient que leur employeur paie enfin les salaires minimums qui ont été convenus depuis 2021 au niveau sectoriel. Malgré tout, le tribunal du travail vient de les débouter. Ce jugement prive les aide-ménagères qui travaillent d’arrache-pied de ce à quoi elles ont droit.
Plus de 10 millions d’euros
Le 9 mars 2023, trente aide-ménagères ont déposé une requête auprès du tribunal du travail de Hasselt. Leur employeur, l’entreprise de titres-services Het Poetsbureau, refuse depuis 2021 déjà de payer les salaires minimums convenus au niveau sectoriel, définis dans une CCT et rendus obligatoires par le ministre de l’Emploi. Il s’agit concrètement de plus de 10 millions d’euros qui n’ont pas été attribués aux travailleuses.
Pourtant, Het Poetsbureau a reçu suffisamment d’argent pour payer les salaires. En effet, il y a quelques années, l’entreprise a réduit la durée du travail de ses travailleuses à temps plein (seulement 10%!) afin de pouvoir bénéficier d’importantes réductions ONSS. Le problème, c’est que Het Poetsbureau a reçu des réductions ONSS pour 100% de ses travailleuses.
Het Poetsbureau se sert de cet argent pour payer toujours plus de millions aux actionnaires privés, mais ‘oublie’ à chaque fois les aide-ménagères qui travaillent sans relâche.
Jugement négatif pour les aide-ménagères
Puisque la concertation, l’action et les tentatives de conciliation n’avaient apporté aucune solution, nous avons été contraints de prendre la voie juridique. La FGTB Titres-services et la CSC Alimentation et Services déplorent le jugement du tribunal du travail. Les aide-ménagères travaillent pour des salaires minimums, avec une charge de travail écrasante et des problèmes médicaux qui en découlent. Elles ont pris des risques et espéraient enfin toucher un salaire correct. Ça ne sera pas le cas. Cette décision nous déçoit et nous maintenons notre point de vue : la CCT doit être appliquée ! Nous allons à présent analyser l’arrêt et voir quelles suites nous donnerons à cette décision.
Nous tenons à remercier les aide-ménagères courageuses et combatives. Ensemble, nous continuerons la lutte pour qu’elles reçoivent ce à quoi elles ont droit !