L'emploi doit être maintenu

Les 16 et 17 décembre, 41 délégués se sont réunis à Blankenberge pour le congrès de leur secteur de la production de papier. Ils y ont dressé le bilan des quatre dernières années et discuté des perspectives d'avenir du secteur. Benjamin Wery, en tant que nouveau secrétaire fédéral, a ainsi conclu la vague de congrès professionnels 2024 de la Centrale générale.
Évolution de la production de papier
Dans la production du papier, les négociations qui ont lieu en entreprise demeurent centrales. Mais nous avons quand même continué à renforcer le cadre sectoriel sur bien des aspects . C’est notamment le cas avec l’instauration d’un salaire minimum sectoriel de 14 €. Nous avons aussi augmenté le montant des indemnités vélo et prolongé les systèmes RCC existants. Beaucoup de choses ont dû être discutées. "Par exemple, nous avons obtenu que des moyens financiers soient dégagés pour travailler sur le travail faisable via notamment une étude universitaire sur le travail en feu continu.", explique Arnaud Levêque, ancien secrétaire fédéral du secteur. Nous avons également connu un revers majeur, à savoir la fermeture de Sappi, où 644 travailleurs ont perdu leur emploi. Cela représente 1/5e des travailleurs du secteur".
Impact européen
Bernard Lombard, directeur de la politique commerciale et industrielle à la CEPI, la fédération européenne des entreprises du papier, donne aux délégués de la production de papier un aperçu de la situation du secteur en Europe au cours des quatre dernières années. Il ne peut toutefois pas prédire l'avenir. "Il est impossible de prédire le futur. Il s'est passé tellement de choses au cours des quatre dernières années qui ont affecté le secteur du papier, pensez au Covid 19, au Brexit, aux prix de l'énergie, à la guerre en Ukraine..." Malgré ces conditions incertaines, la production et la consommation de papier en Europe ont encore connu une timide croissance. Le fait que Trump redevienne président de l'Amérique pourrait également avoir des conséquences, puisqu'il souhaite limiter les importations dans son pays. "La meilleure façon de défendre notre industrie est de parler d'une seule voix au niveau européen", a déclaré Mme Lombard.
Que nous réserve l'avenir ?
La transition climatique sera l'avenir dans la production de papier, comme dans d'autres secteurs. Si notre organisation syndicale ne s’empare pas de cette question, la transition risque de se faire au détriment des travailleurs. "Une transition juste signifie que nous acceptons de travailler sur le climat de manière équitable", explique Guéric Bosmans, expert climatique pour la Centrale Générale - FGTB. Concrètement, la transition climatique signifie que nous devons, en tant que pays, suivre les mesures prédéfinies par l'UE. Le secteur du papier est déjà bien engagé dans cette voie, avec une réduction de 40 % des gaz à effet de serre entre 2010 et 2023. "Cela peut être réalisé, par exemple, en faisant fonctionner les machines davantage à l'électricité plutôt qu'au charbon.
94 % du papier est recyclé. Ce chiffre est bien supérieur aux objectifs de l'UE pour 2035. Pour ce faire, nous transformons le vieux papier en nouveau papier ; il ne va pas à la poubelle et n'est pas brûlé.
La question énergétique est au centre des préoccupations en matière de transition climatique. Certaines entreprises vont s’adapter en développant de nouveaux moyens de produire une énergie plus propre (biomasse, par exemple). D'autres investiront dans des machines plus récentes. Dans un cas comme dans l'autre, cela pourrait avoir des répercussions sur les travailleurs. Que se passera-t-il si les nouvelles machines nécessitent moins de travailleurs ? Et si la nouvelle énergie ne peut pas être produite sur place, l'usine va-t-elle disparaître ?
Benjamin Wery est clair : "Nos outils industriels sont menacés. Or nous savons qu’ils sont très importants pour nos économies par le caractère structurant des activités industrielles. ll est donc indispensable de mettre en œuvre un véritable plan pour assurer l’avenir de l’industrie sur notre continent. L’objectif doit aussi être clair, les aides publiques devront être strictement conditionnées au maintien de l’emploi de qualité et durable."