Une fois de plus, les aide-ménagères restent sur le carreau

La position des organisations syndicales reste inchangée : les subsides publics doivent servir à améliorer les conditions des aide-ménagères et non pas à engraisser les actionnaires. Une clarification encore une fois bien nécessaire au vu de l’actualité récente.

Tout d’abord en ce qui concerne la lutte annoncée par le gouvernement wallon contre les abus sociaux dans le secteur des titres-services. Une mesure ambitieuse et nécessaire, mais tout simplement impossible à réaliser dans l’état actuel des choses. Nous demandons au gouvernement de renforcer les services d’inspections, déjà en sous-effectif à l’heure actuelle, et d’éclaircir comment il réalisera cet objectif de lutte contre les abus.

Ensuite, la décision du Conseil d’Etat de suspendre la réforme initiée par l’ancienne ministre Morreale est une grande régression pour les clients et les aide-ménagères. La suspendre, c’est dire non à une réforme juste et équitable qui prévoyait l’interdiction de frais complémentaires aux utilisateurs, un remboursement à 100 % de l’abonnement social pour les travailleuses et une meilleure surveillance de leur santé.

La seule chose qui reste, c’est l’augmentation des titres-services de 9 à 10€.

Pour les organisations syndicales, il est hors de question que cet argent serve à autre chose qu’à améliorer  les conditions de travail  des aide-ménagères comme le voudrait Federgon. En effet, la fédération patronale  affirme que les entreprises ont besoin de plus d'argent pour leur rentabilité, en se basant sur des chiffres obsolètes de 2022 sans tenir compte des excellents résultats de 2023. Les 20 plus grandes entreprises ont réalisé ensemble pas moins de 50 millions d'euros de bénéfices en 2023; 75 % de ces bénéfices ont cependant été directement versés aux actionnaires.

Nous tenons à rappeler au ministre Jeholet que la mission première du secteur des titres-services est, et a toujours été, d’aider les travailleuses à sortir du circuit informel. C’est uniquement pour cette raison que le secteur bénéficie de subsides. Rien d’autre.