Intensification de la lutte contre le dumping social

Les travailleurs de la construction en ont assez des discussions sans fin. Le dumping social hypothèque lourdement leurs emplois et les belles promesses et demi-mesures ne servent à rien.

Fini le bla-bla, les travailleurs de la construction veulent des actes

“Les travailleurs de la construction en ont assez des discussions sans fin. Le dumping social hypothèque lourdement leurs emplois et les belles promesses et demi-mesures ne servent à rien”. C’est en ces termes que les secrétaires fédéraux Katharina Van der Helst et Robert Vertenueil ont annoncé, lors d’une conférence de presse, que la Centrale Générale – FGTB lance un nouveau plan d’action contre le dumping social.

“Pour les ouvriers de la construction, la coupe est pleine. Ca suffit le bla-bla. Ils exigent des mesures concrètes qui s’attaquent véritablement au mal” déclare Robert Vertenueil. “Tous les engagements pris en matière de sécurité ou de temps de travail sont remis en question parce que l’on oblige des collègues de travail étrangers à prester de très longues heures, en semaine et le dimanche. Alors que les travailleurs belges se retrouvent en chômage temporaire, leur entreprise sollicitent des firmes étrangères dont bon nombre se rendent coupables de pratiques frauduleuses et illégales. Les ouvriers étrangers ignorent leurs droits et lorsqu’ils tombent dans le circuit illégal, ils sont traités comme des esclaves, payés un petit salaire de 6 euros, sans aucun versement de cotisations pour leur sécurité sociale.”

Les militants syndicaux de la construction entendent attirer davantage l’attention publique sur ces situations abusives. Des actions seront organisées sur les chantiers où le bât blesse. Des actions seront également menées pour exiger des mesures plus énergiques et plus efficaces. Les premières actions locales sont déjà organisées les 22 et 23 juin. Le lendemain, le 24 juin, se déroulera à Bruxelles, en front commun et avec des travailleurs de l’ensemble des secteurs, une action nationale contre le dumping social.

“Les employeurs doivent également se montrer plus énergiques” déclare Katharina Van der Helst. “Nous attendons plus qu’une simple et unique demande de réduction des charges salariales. Et pour cause, cela équivaudrait à reconnaître le dumping social comme un fait acquis. Une table ronde réunit actuellement pouvoirs publics, syndicats et employeurs pour définir une politique visant à mettre le holà à la fraude avec des travailleurs détachés. Cette rencontre ne peut surtout pas se solder par une déclaration ronflante qui restera par la suite lettre morte. Ces propositions des partenaires sociaux de la construction devront ensuite être approuvées par l’ensemble du gouvernement fédéral et encore être négociées par les cabinets compétents, entre autres le SPF Emploi, celui des indépendants et de l’économie. Nous attendons de la Confédération Construction, la Bouwunie et le gouvernement fédéral qu’ils apportent leur soutien entier en paroles et en actes afin que nous puissions aboutir à court terme à un paquet de mesures cohérentes.”

En effet, la Centrale Générale-FGTB plaide pour une lutte cohérente, impliquant un ensemble de mesures sur tous les terrains. Un système de contrôle rigoureux et des sanctions substantielles sont deux éléments parmi d’autres. Cela va nettement plus loin que la responsabilité solidaire du maître de l’ouvrage dont il est question aujourd’hui. “Nous voulons, e.a. l’enregistrement obligatoire de tout le monde ainsi que des heures de travail, pas uniquement sur les grands chantiers, mais sur tous les chantiers” souligne aussi Katharina Van der Helst. “Notre position fondamentale est et reste que les travailleurs étrangers doivent être traités sur un pied d’égalité avec leurs collègues belges c.-à-d. les mêmes salaires, conditions et avantages, mais aussi une sécurité sociale identique avec les mêmes cotisations sociales.”