Pas de relance à n’importe quel prix

Dans une récente interview, le président de l’Open VLD Egbert Lachaert pointe le travail de nuit comme ingrédient de la relance économique. Il prend en modèle les Pays-Bas où le recours à des horaires atypiques de travail est plus important qu’en Belgique et songe même à s’en inspirer pour relancer l’économie. Mais est-ce vraiment une bonne idée? 

L’homme et la femme sont des êtres diurnes. S’ils sont actifs de nuit, ils entrent en conflit avec leur horloge interne et les conséquences se manifestent à plusieurs niveaux : troubles du sommeil, du système digestif perturbé, problèmes cardiovasculaires,…  

Impact sur la santé 

Plusieurs études démontrent un lien entre le travail de nuit de longue durée et un risque accru de cancers. Chez les femmes, il s’agit notamment du cancer de la peau et du sein. Du côté des hommes, on parle de risques accrus de développer un cancer de la prostate, du pancréas, du rectum, de la vessie et des poumons.  

Mais aussi sur la vie sociale  

Travailler la nuit ou en équipes plonge le travailleur en marge de la société car il est régulièrement indisponible pour des activités en société ou en famille. Ces absences nuisent à la qualité de son implication dans la vie sociale et familiale. 

Côté professionnel, on constate aussi un accès plus compliqué aux services de l’entreprise (service du personnel, médecin du travail, activités sociales, représentation du personnel). Son horaire atypique de travail freine aussi son évolution professionnelle en raison d’un accès moins aisé aux formations. 

Pas de relance au détriment de la santé 

L’impact économique de la crise sanitaire est évident : nous devons nous attendre à une chute du produit intérieur brut et à une diminution de l’emploi de près de 70.000 postes de travail (selon la Banque Nationale). Ces chiffres ne justifient pas pour autant l’instauration de mesures asociales telles que le travail de nuit. La population est déjà victime de la crise sanitaire. Doit-elle aussi devenir victime de la relance économique, en voyant ses conditions de travail et de vie se détériorer ? Pour nous la réponse est clairement non.