Des demi-jours de chômage temporaire dans la construction ? Une fausse bonne idée

La FGTB Construction a appris par la presse ce matin 8 janvier que les employeurs du secteur de la construction plaident pour un chômage temporaire d'une demi-journée... et ce, sans aucune discussion ou consultation préalable.

Certes, le secteur de la construction est largement tributaire des conditions météorologiques, en particulier lors des froides journées hivernales qui affectent particulièrement les travailleurs du secteur. C’est d’ailleurs pour cette raison que  des accords sectoriels existent. Si le travail doit être interrompu, c’est le système de chômage temporaire pour cause d’intempéries qui doit être appliqué. Ajoutons que dans la pratique, ce système ne pose que très peu de problèmes.

Arnaud Levêque, Secrétaire fédéral du secteur de la construction à la FGTB : "Demander l'introduction d'un système de chômage à mi-temps est non seulement synonyme de vision à court terme, mais en plus, un tel système n'est pas applicable dans un secteur comme celui de la construction".

Un tel système de chômage temporaire d'une demi-journée ne tient absolument pas compte de la réalité des travailleurs qui effectuent généralement de longs trajets le matin et le soir. Ils n'apprécieront certainement pas d'être renvoyés chez eux après quelques heures de travail.

Enfin, n’oublions pas que le secteur offre déjà suffisamment de flexibilité. Les travailleurs de la construction ne demandent certainement pas de devoir rester sur leurs gardes et d’être appelés pour travailler en fonction des conditions météorologiques. Détruire petit à petit la réglementation existante dans le secteur de la construction est contre-productif et ne va certainement pas attirer et retenir les travailleurs dans le secteur.

La FGTB Construction regrette que de telles déclarations des employeurs soient faites dans la presse, sans être discutées au préalable dans le cadre de la concertation sociale. Car contrairement à ce que prétend Embuild, il n'y a eu aucune concertation avec les syndicats sur le sujet. Faire de telles déclarations dans la presse dès les premiers jours de gel hivernal n’est sûrement pas la voie à suivre. Il nous semble plus approprié de négocier de telles propositions dans les instances existantes qui permettent une véritable concertation sociale.