Les femmes sont l’avenir de la chimie

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2024, la FGTB Chimie s'est penchée sur les chiffres sectoriels relatifs aux conditions salariales et de travail du secteur. Nous avons également organisé une enquête à laquelle 1289 travailleurs du secteur ont participé. Les résultats sont inquiétants :

  • L'écart salarial est jusqu’à deux fois supérieur à la moyenne nationale.
  • 4 travailleuses sur 10 souffrent d’inégalité des chances dans leur entreprise.
  • 1 travailleuse sur 2 rencontre des difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée.
Femmes de la chimie – Double perte

Selon l'Institut pour l'égalité entre les hommes et les femmes, les écarts salariaux dans la chimie de base sont de 17,4 % (après correction du temps de travail) et de 23,2 % (sans correction du temps de travail). Ces écarts sont largement plus importants que les moyennes belges (8 % avec correction et 21 % sans correction). Les travailleuses des autres secteurs de la chimie ne sont pas non plus avantagées : écarts de 15% dans l’industrie pharmaceutique et de 12,6% dans la plasturgie (sans correction temps de travail).

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Plus précisément, nous constatons que les employées sont nettement moins représentées dans les catégories salariales les plus élevées (> 5400 €/brut), soit 37% contre 47% pour leurs collègues masculins.

 

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En revanche, dans les catégories salariales les plus basses (< 17 €/brut), les ouvrières sont surreprésentées, 34% contre 22% pour leurs collègues masculins. Enfin, à peine 14% des travailleuses, qui ont déjà été en congé de maternité, indiquent que leur employeur les a indemnisées pour la différence entre l'allocation de mutuelle et leur salaire.

 

Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la FGTB Chimie, réagit avec déception : « L'écart salarial entre les femmes et les hommes demeure élevé dans le secteur ». Le syndicaliste souligne également la double perte subie par les femmes : "Non seulement les femmes sont surreprésentées dans les catégories salariales inférieures et sous-représentées dans les catégories supérieures, mais elles subissent aussi une perte de revenu supplémentaire pendant le congé de maternité”.

Enquête – Inégalités des chances      

Dans la perspective du 8 mars 2024, nous avons également interrogé les travailleuses du secteur.

Quels sont leurs messages ?
  • Plus d'une femme sur 2 (55,34 %) estime que l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée n'est pas satisfaisant, ce qui se traduit également par une hausse de temps partiels. Proportionnellement, deux fois plus de femmes travaillent à temps partiel.
  • Il existe un large consensus entre tous les travailleurs sur le fait que les femmes ne devraient pas perdre leur revenu pendant leur congé de maternité (79,72%).
  • 59,51% de tous les travailleurs pensent que le congé de naissance pour les coparents devrait être prolongé.
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4 travailleuses sur 10 (40,31%) estiment qu'il n'y a pas d'égalité des chances pour les femmes dans leur entreprise. Andrea Della Vecchia s'indigne : "Ce chiffre est alarmant. Nous ne pouvons pas tolérer cette inégalité subie par les travailleuses du secteur. Des mesures doivent être prises pour faire baisser ce chiffre le plus rapidement possible".

L’avenir de la chimie sera avec les travailleuses

« Un secteur qui s'attaque à la discrimination salariale, qui privilégie l'égalité des chances entre les femmes et les hommes et qui se préoccupe de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée en sortira largement gagnant : plus de productivité, moins d’absentéisme, plus d’attractivité aussi pour attirer de nouveaux collaborateurs », déclare Andrea Della Vecchia. « Notre enquête révèle aussi que 14% des travailleuses de la chimie ont perçu une indemnité complémentaire durant leur période de maternité. Ce n’est pas suffisant. Le secteur doit les protéger financièrement », conclut le syndicaliste.

L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une réalité dans le secteur de la chimie. Nos revendications pour des emplois de qualité coïncident avec ce combat : meilleures rémunérations, augmentations des bas salaires, réduction du temps de travail, meilleure conciliation vie privée et vie professionnelle,… L’avenir de la chimie sera avec les travailleuses ou ne sera pas !

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