Poser le constat, c’est bien. Mais pas de fatalisme. Des solutions existent pour améliorer la situation des travailleurs en équipes.

Par exemple :

• Réduire le temps de travail pour le rendre plus faisable.
• Adapter les horaires de début et de fin d’équipes.
• Limiter le nombre de nuits.
• Ne pas impacter financièrement les travailleurs qui se dirigent vers les équipes de jour.
• Disposer de suffisamment de travailleurs dans les équipes.
• Possibilité d'arrêter à 60 ans pour les travailleurs en équipes.
  
   

Que dit le professeur ? Sur le plan organisationnel 

Le professeur An Mariman, experte en sommeil à l’hôpital universitaire de l’UZ Gent, nous donne quelques mesures préventives et politiques concrètes. Lisez également nos entretiens avec elle sur le travail de nuit et le travail en équipes : article 1 + article 2. 

Régulation du temps de travail et protection du temps de sommeil 

• Par 24 heures, il faut garantir 10 à 11 heures de repos, en espérant dormir au moins 7 heures.
• Une limite du nombre d'heures de travail par 24 heures et par 7 jours.
• Pas de présence obligatoire pour des activités liées au travail pendant la période de repos. 

Le professeur Dr. An Mariman, experte en sommeil à l’hôpital universitaire de l’UZ Gent, nous donne quelques mesures préventives et politiques concrètes. Lisez également nos entretiens avec elle sur le travail de nuit et le travail posté : article 1 + article 2. 

Dépistage préventif et surveillance périodique de la santé 

• En fonction de l'âge, du chronotype et des traits de personnalité, il vaut mieux analyser l'aptitude au travail de nuit à l’aide d’une évaluation préventive systématique.
• Il est conseillé d'examiner régulièrement les travailleurs de nuit pour détecter les troubles physiques et psychiques liés à la charge chronique. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'une politique éthique en matière de ressources humaines qui vise, de façon proactive, à prévenir et à réduire l’absentéisme au travail. Les trajets de suivi via le médecin généraliste, le spécialiste ou la clinique du sommeil doivent être encouragés et facilités.  

Promouvoir la vigilance et la sécurité 

Les mesures visant à promouvoir la vigilance contribuent à un taux de sécurité accru et à des performances améliorées. En voici quelques exemples : 

• Exposition optimale à la lumière sur le lieu de travail, avec une intensité accrue pendant la première moitié du shift de nuit, de préférence entre 00h00 et 04h00.
• Possibilité de prendre de courtes pauses ou de faire des powernaps (10-20 minutes), à condition de disposer d’installations de repos adéquates.  

Mode de vie sain et gestion du stress 

Il est essentiel de promouvoir un mode de vie sain. Les interventions recommandées sont les suivantes : 

• Mise à disposition de repas nutritifs par le biais du restaurant de l'entreprise ou du service de restauration.
• Accès à des installations de remise en forme (par exemple, tapis roulants, vélos d'appartement).
• Education et application de techniques de relaxation et de respiration pendant les heures de travail.  

Soutien psychosocial 

Faciliter l'accès aux soins de santé mentale, au coaching et aux services de conseil pour les travailleurs qui ont besoin d'un soutien psychosocial.  

Suivi des plaintes chroniques 

Les travailleurs souffrant de problèmes de santé chroniques doivent faire l'objet d'une surveillance active. Si nécessaire, le régime de travail posté doit être ajusté en fonction de leurs besoins médicaux.  

Sécurité routière après les shifts de nuit 

Informer les travailleurs des risques liés à la somnolence au volant. Encourager l'utilisation des transports publics, en particulier après de longs shifts de nuit et pour les travailleurs dont le trajet domicile-lieu de travail est important. 

Le professeur Dr. An Mariman, experte en sommeil à l’hôpital universitaire de Gand, UZ Gent, nous donne quelques mesures préventives et politiques concrètes. Lisez également nos entretiens avec elle sur le travail de nuit et le travail posté : article 1 + article 2. 

Éducation sur l'hygiène du sommeil et d’éveil 

Une éducation ciblée pour les travailleurs postés, et les travailleurs de nuit en particulier, est nécessaire. Les recommandations sont les suivantes :  

• Pour la première équipe de nuit :
  • Du sommeil au réveil spontané.
  • Évitez la caféine le matin.
  • Faites une sieste de 90 minutes entre 14 et 18 heures.
     
• Pendant l'équipe de nuit :
  • Restez physiquement actif.
  • Faites une courte sieste pendant la première moitié du shift.
  • Consommez de la caféine avant la sieste.
  • Mettez en place des mécanismes de contrôle pour les tâches critiques.
  • Prenez des repas légers.
     
• Dernières heures du shift :
  • Évitez l'exposition à la lumière vive (p. ex. lunettes de soleil).
  • Évitez la nicotine et la caféine.
  • Envisagez d'utiliser les transports publics.
     
• Après l’équipe de nuit :
  • Dormez le plus tôt possible après le dernier shift (90-180 minutes).
  • Sortez après vous être réveillé.
  • Évitez les siestes les jours suivants.
  • Reprenez un rythme de sommeil régulier.
  • Optimisez l'environnement de sommeil (obscurité, calme, fraîcheur).
  • Acceptez qu'il vaut mieux dormir peu que pas du tout.
  • Hygiène générale du sommeil et de l’éveil :
    • Évitez l'utilisation d'écrans 90 minutes avant le coucher.
    • Veillez à faire suffisamment d’exercice physique.
  • Optimisez l'environnement de sommeil : utilisez des bouchons d'oreille et des masques pour les yeux, maintenez une température entre 16 et 19°C.  

Brochure travail de nuit et en équipes dans la chimie

Dans le secteur de la chimie, le travail de nuit et en équipes est plus répandu que la moyenne belge. On ne peut en sous-estimer les effets sur la santé et la vie de famille. Voilà pourquoi la FGTB Chimie a rédigé une brochure. Cette brochure est non seulement un recueil d’informations importantes concernant les effets du travail de nuit, mais contient également, et surtout, un aperçu des solutions possibles.

En raison des processus de production continus, le travail de nuit dans l’industrie chimique est nettement supérieur (21,3%) à la moyenne belge et flamande. En outre, le gouvernement encourage le travail de nuit en octroyant des avantages fiscaux. Un mauvais choix, car le travail de nuit et en équipes nuit à la santé et la vie familiale des travailleurs.

Des études démontrent en effet que les travailleurs de nuit et en équipes ont une vie sociale et familiale perturbée, souffrent de troubles du sommeil, de problèmes cardiovasculaires, présentent un risque accru de cancer et de vieillissement précoce, sont moins vigilants au travail et ont un accès moins aisé à la formation professionnelle, etc.  

Dans notre nouvelle brochure ‘Travail de nuit et en équipes dans la chimie’, nous approfondissons non seulement les conséquences du travail de nuit, mais nous mettons aussi, et surtout, les solutions possibles en évidence.

Analyse des risques

En première instance, la réglementation sur le travail de nuit et en équipes oblige l’employeur à effectuer une analyse des risques et à prendre, si nécessaire, des mesures de prévention. Celles-ci doivent toujours être soumises pour avis au CPPT et intégrées au plan de prévention global. Le CPPT peut donc jouer un rôle important.

De plus, la CCT 46 et l’accord sectoriel de la chimie 2019-2020 contiennent des mesures d’accompagnement importantes. Grâce à ces mesures, des travailleurs plus âgés qui ont travaillés de nuit depuis longtemps ont, entre autres, la possibilité de passer à un régime de travail moins lourd ou de travailler en journée. Dans le cadre des fins de carrière en douceur, cela peut aussi aller de pair avec le maintien de la prime d’équipes.    

Fonds démographie

Le Fonds démographie propose aussi toute une série de solutions pour humaniser davantage le travail de nuit et en équipes. La FGTB Chimie a contribué activement à la création de ce Fonds en concluant une CCT sectorielle. Les employeurs et travailleurs peuvent recourir à ce Fonds pour mettre en place des projets concrets afin de rendre le travail faisable. Ces projets doivent s'inscrire dans les quatre domaines d’action du Fonds démographie : travail, santé, compétences et gestion de la carrière.

En ce qui concerne le travail de nuit et en équipes, il est possible, par exemple, d’œuvrer pour une réduction du temps de travail ou des embauches supplémentaires, de prendre des mesures pour humaniser le travail de nuit en instaurant l’autoplanification, en offrant une aide spécialisée en matière de sommeil ou d’alimentation, un coaching de carrière, etc.

Vous trouverez plus d’informations dans la brochure détaillée que vous pouvez télécharger ici.

24/7. 24h/24, 7 jours sur 7. Le travail de nuit et en équipes permet à certaines entreprises de tourner en permanence. C’est pourquoi le 24 juillet est devenu la journée de ces travailleurs et travailleuses aux horaires atypiques, qui organisent différemment leur vie, leur quotidien, leur temps de repos. 

Plus d'informations ici